Dans la jungle urbaine

Le Togolais Kangni Alem promène son lecteur de ville en ville.

Publié le 16 février 2004 Lecture : 1 minute.

La gazelle s’agenouille pour pleurer, c’est le titre de la dernière publication de l’écrivain togolais Kangni Alem, un recueil de nouvelles rééditées par le Serpent à Plumes, dans la collection « Motifs ».
Les douze textes se déroulent tous en milieu urbain. Ils entraînent le lecteur d’une ville à une autre, de l’Afrique aux Amériques, en passant par l’Europe. Dans ces villes, où viennent échouer des destins divers, on retrouve la même atmosphère glauque : racket, drogue, prostitution… Mais la ville, en Chine, en Albanie ou ailleurs, c’est aussi le centre du pouvoir et de toutes les répressions. On y torture et massacre en toute impunité. D’où le ton engagé de nouvelles comme « Le Miroir de l’âme » ou « Éloge du gaz lacrymogène » : « Tirana, à l’aube, ressemble à n’importe quelle ville au monde où l’imposture du parti unique rend les vies éclopées. » Heureusement, il y a la musique, le jazz, Ray Lema, Miles Davis, Stan Getz ou Duke Ellington pour alléger le désespoir. L’humour, aussi, permet d’avaler la pilule : « Mon père n’a jamais su qu’il était polygame, c’est Lacan qui le lui apprit. » Le tout servi par l’écriture moderne d’Alem, qui s’inspire souvent des techniques cinématographiques, mêle le vaudou togolais à la nourriture bio, la psychanalyse de Lacan aux croyances ancestrales…

La gazelle s’agenouille pour pleurer, de Kangni Alem, Le Serpent à Plumes, 244 pp., 7 euros.

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