Changement d’ère ?

Publié le 17 février 2004 Lecture : 2 minutes.

1999-2004 : cinq années qui ont changé l’Algérie ? Même si le pays montre des difficultés à se départir de certains réflexes hérités du passé, force est de constater qu’il a considérablement évolué.
Le terrorisme, s’il n’a pas été totalement endigué, ne paralyse plus l’Algérie. L’économie, en grande partie grâce aux recettes pétrolières, se porte mieux. Après un plan d’ajustement structurel drastique concocté par le FMI, Alger a reçu les félicitations, le 29 janvier dernier, de l’institution de Bretton Woods pour les performances réalisées au cours des deux dernières années. Malgré quelques « couacs », comme la crise du secteur bancaire ou un processus de privatisation qui ne s’est pas déroulé au rythme escompté, les principaux indicateurs sont au vert (6,8 % de croissance en 2003, 32 milliards de dollars de réserves en devises).

L’image du pays a été restaurée. Chantier obsessionnel du président Bouteflika dès les premiers jours de son mandat, c’est certainement le plus grand acquis du lustre écoulé. L’Algérie est redevenue un interlocuteur incontournable dans la région. Les grands de ce monde lui font les yeux doux. Lutte antiterroriste et pétrole constituent des arguments de poids ces derniers temps…
La société algérienne ? Elle a tiré des enseignements salutaires de la dernière décennie. L’intégrisme religieux a failli remporter l’épreuve de force qu’il a imposée au pays. Les Algériens, après lui avoir ouvert leurs portes, le rejettent : il a fait la démonstration qu’il ne constitue en aucun cas une solution. Et qu’il est assurément pire que ce « pouvoir » tant décrié par l’homme de la rue ou la presse indépendante. L’éducation, la santé et le logement, en revanche, n’ont pas enregistré les progrès tant attendus. Le chômage a diminué, mais touche encore près de 24 % de la population active. Et d’après le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), l’Algérie se classe au 107e rang (sur 175) en termes de développement humain. Le chemin est encore long…
Internet a débarqué dans les foyers, les entreprises et les (cyber)cafés. Tout va plus vite : l’information, les échanges de données professionnelles ou personnelles, la communication au sens large.

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La vie politique, elle aussi, a évolué. Derrière les querelles de personnes auxquelles nous assistons régulièrement, les crises épidermiques, les coups de gueule, les menaces et les pressions, se cache une avancée importante. Les partis fonctionnent, affirment leur indépendance, règlent leurs comptes à l’Assemblée, critiquent le président s’ils en ont envie, mènent campagne, utilisent les médias : la démocratie algérienne, malgré quelques réactions autoritaires et autres dérapages, se rode, progresse. C’est tout un système, mis en place au lendemain de l’indépendance, qui se lézarde de l’intérieur. Nous assistons peut-être à ses derniers soubresauts.
En avril prochain, les Algériens choisiront leur président. L’heureux élu aura du pain sur la planche. Mais certainement moins qu’Abdelaziz Bouteflika en 1999.

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