Nous pensons que d’ici lundi le travail sera totalement achevé
Le président en exercice de la Cedeao, le chef de l’État nigérien Mahamadou Issoufou, s’est néanmoins dit « optimiste » à l’issue d’une longue journée de pourparlers, marquée par un très long déjeuner de la délégation avec le président Keïta dans son palais de Koulouba. « Je fonde l’espoir qu’une solution sera trouvée », a-t-il dit, en annonçant la tenue d’un sommet lundi prochain, 27 juillet, des 15 chefs d’Etat de l’organisation régionale.
« A l’issue de ce sommet, je pense que la Cedeao prendra des mesures fortes pour accompagner le Mali », a-t-il ajouté, en soulignant que « faire partir le président IBK alors qu’il a été démocratiquement élu » demeure une « ligne rouge » pour la Cedeao.
Il reste « un groupe encore qui n’a pas donné son adhésion », a reconnu le chef de la diplomatie du Niger, Kalla Ankourao, qui préside le Conseil des ministres de la Cedeao. « C’était important qu’une étape supérieure soit franchie », a-t-il toutefois dit à propos de la réunion de Bamako. « Nous pensons que d’ici lundi le travail sera totalement achevé », a-t-il ajouté.
Au pouvoir depuis 2013, le président Keïta est massivement contesté dans la rue depuis juin. Au climat d’exaspération, nourri depuis des années par l’instabilité sécuritaire dans le centre et le nord du pays, le marasme économique ou une corruption jugée endémique, est venue s’ajouter l’invalidation par la Cour constitutionnelle d’une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril.
Le 10 juillet, la troisième grande manifestation contre le pouvoir à l’appel du M5-RFP a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012, qui ont fait 11 morts selon le Premier ministre Boubou Cissé. La Minusma parle de 14 manifestants tués. Le M5 évoque 23 morts.
Le plan de la Cedeao, soutenu par la communauté internationale, prévoit la nomination rapide d’une nouvelle Cour constitutionnelle pour régler le litige autour des législatives, ainsi que la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale.