Le discret empire Monaco Resources lève enfin le voile
Depuis la reprise des actifs de Necotrans en 2017, le groupe monégasque (MRG), présent dans la logistique, les mines et l’agribusiness, s’est emparé d’une pléthore de terminaux en Europe et en Chine, qu’il souhaite connecter à ses infrastructures africaines.
On le dit secret. Rares en effet sont les images de lui à apparaître sur la toile. Plus rares encore sont les concurrents, anciens salariés ou acteurs économiques monégasques qui acceptent de s’exprimer à son sujet.
Nous n’avons rien à cacher
Au début de juillet, Axel Fischer, président du non moins discret groupe polyvalent Monaco Resources (MRG, 5 500 employés), présent notamment dans la logistique et dans les mines, décide pourtant de tomber le masque, au septième étage de son siège dont les fenêtres donnent sur le Rocher.
« Nous n’avons rien à cacher », déclare-t-il à Jeune Afrique dans ce qui constitue sa première interview à la presse.
Une discrétion savamment cultivée ? « J’ai souhaité, avant de nous exposer, que l’on soit d’abord modeste, que l’on fasse nos preuves », poursuit le dirigeant d’origine allemande, devant une élégante bibliothèque où trônent des photos, dont une de lui en smoking au côté du prince Albert de Monaco.
Un chiffre d’affaires en constante augmentation
Né en 2011 du rachat dans la principauté du négociant en acier Steelcom, le groupe a réalisé selon son rapport annuel en 2019 un chiffre d’affaires de 1,02 milliard d’euros (251 millions d’euros de profits), soit presque deux fois celui de 2017 (656 millions d’euros). Il table sur 1,5 milliard d’euros de revenus en 2020.
Cette croissance intrigue. À la fois par la taille de MRG et par le profil de ses dirigeants, jusque-là inconnus au sein des secteurs dans lesquels ils se développent, telle la logistique où règnent de vieilles familles bien établies, les Bolloré, Saadé (CMA CGM), Aponte (MSC), Moller (Maersk)… tout aussi célèbres que taiseuses.
Ses très nombreuses filiales ont les ressources naturelles pour fil conducteur
Détenu par le holding chypriote Cycorp First Investment (de la Franco-Libanaise Pascale Younès, dont la carrière s’est faite dans le pétrole, et par ailleurs compagne d’Axel Fischer), MRG paraît au premier abord insaisissable.
Il a, dans un laps de temps très court, réalisé de nombreuses acquisitions. Ses filiales, qui se comptent par dizaines, gardent toutefois toutes le même fil conducteur : les ressources naturelles.
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