Guerre d’Algérie : Emmanuel Macron confie une mission à Benjamin Stora
Le président français a officiellement confié à Benjamin Stora une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », en vue de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».
Cette mission, dont les conclusions sont attendues à la fin de l’année, « permettra de dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, ainsi que du regard porté sur ces enjeux de part et d’autre de la Méditerranée », a expliqué la présidence française.
Un travail de « vérité »
Dans une démarche parallèle, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait annoncé dimanche avoir nommé le docteur Abdelmadjid Chikhi, directeur général du centre national des archives algériennes, pour mener un travail de « vérité » sur les questions mémorielles entre les deux pays.
Né en 1950 à Constantine en Algérie, Benjamin Stora est l’un des spécialistes les plus réputés de l’histoire de l’Algérie, en particulier de la guerre (1954-1962) qui déboucha sur l’indépendance du pays.
Dans la lettre de mission de Benjamin Stora, Emmanuel Macron indique qu’« il importe que l’histoire de la guerre d’Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l’apaisement et de la sérénité de ceux qu’elle a meurtries ». Pour lui, il en va aussi « de la possibilité pour notre jeunesse de sortir des conflits mémoriels ».
« Volonté nouvelle de réconciliation »
« Je souhaite m’inscrire dans une volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algérien », écrit le président français. Car « le sujet de la colonisation et de la guerre d’Algérie a trop longtemps entravé la construction entre nos deux pays d’un destin commun en Méditerranée ».
Signe fort d’un dégel dans les relations entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale, Paris a remis début juillet les restes de 24 combattants algériens tués au début de la colonisation française au XIXe siècle. Un geste considéré comme « un grand pas » par Alger.
« A travers ce genre de geste, la France redécouvre son Histoire », estimait récemment Benjamin Stora. Pour lui, « il y a un mouvement mondial de réappropriation de l’histoire des peuples et la France ne peut pas passer à côté de ça ».
Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron a reconnu que Maurice Audin, mathématicien pro-indépendance disparu en 1957, était bien « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ».
Il a aussi honoré les harkis, ces combattants algériens ayant servi la France puis ont été abandonnés par Paris dans des conditions tragiques.
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