L’Inde n’aime pas les filles

Publié le 16 janvier 2006 Lecture : 1 minute.

Selon une étude publiée par The Lancet, le prestigieux journal médical britannique, au moins 10 millions de grossesses ont été volontairement interrompues en Inde au cours des vingt dernières années – précisément depuis que l’échographie permet de connaître le sexe du foetus. Et pour une simple raison : ledit foetus était une fille. Une loi de 1994 interdit aux médecins de révéler aux parents le sexe de leur enfant, mais elle n’a jamais été appliquée. Le résultat est qu’il y avait en Inde, en 1991, 945 femmes pour 1 000 hommes, et qu’il n’y en avait plus, en 2001, que 927.

Les auteurs de l’enquête craignent que, comme en Chine à la suite de la politique de l’enfant unique, les hommes aient de plus en plus de mal à trouver une épouse.
En Inde, l’élimination du foetus féminin est plus fréquente lorsque l’enfant précédent est déjà une fille. Dans ce cas, il ne naît plus que 759 filles pour 1 000 garçons. L’enquête a porté sur 133 738 naissances.
Outre le prestige qui s’attache au mâle, l’une des raisons de cette pratique est que les filles constituent une charge pour les familles. Lorsqu’elles se marient, l’investissement qu’elles représentent est transmis à la famille de l’époux. Et donc perdu corps et biens. Dans les communautés où existe un système de dot, le coût devient énorme. Il ne semble pas que la religion joue un rôle important dans le phénomène.
Les enquêteurs estiment que, jusqu’à ces dernières années, un demi-milllion de foetus féminins étaient éliminés chaque année. Mais ce nombre pourrait avoir été multiplié par deux depuis que le recours à l’échographie est de plus en plus fréquent.

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