Le khat, drogue ou coupe-faim ?
Le ministère de l’Intérieur britannique s’apprête à statuer sur la consommation de khat, cette plante dont les feuilles procurent à ceux qui les mâchent un effet stimulant, comparable, paraît-il, à plusieurs tasses de café. La tradition, très répandue dans la Corne de l’Afrique, remonte à plus de six cents ans. Connu pour ses vertus euphorisantes, le khat fait également office de coupe-faim. Et aurait, sur la plupart des consommateurs, des effets aphrodisiaques.
Considéré comme une drogue – au même titre que la marijuana, la cocaïne ou le LSD – aux États-Unis, au Canada et dans la plupart des pays européens, le Catha edulis, de son nom scientifique, est cultivé principalement en Éthiopie et au Kenya et « brouté » en toute légalité au Yémen, en Somalie, à Djibouti et… au Royaume-Uni ! Mais peut-être plus pour longtemps, du moins sur le sol britannique, où le khat, vendu une poignée d’euros, est accusé de faire des ravages dans la communauté somalienne. « En Somalie, les hommes assurent la survie de leur famille. Mais lorsqu’ils arrivent en Angleterre sans travail, ils deviennent accros au khat. Ils mâchent toute la soirée et ne peuvent rien faire le lendemain. Résultat : ce sont les femmes qui travaillent, s’occupent des enfants et font les courses, pendant que les hommes se contentent de brouter », a déclaré Faisa Mohamed, responsable d’une association de femmes d’origine somalienne, à la radio nationale BBC. De l’avis des adeptes, une consommation modérée ne serait pas plus néfaste que celle d’alcool ou de tabac. Mais selon les scientifiques, le produit aurait à long terme des conséquences psychologiques sérieuses.
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