Le dialogue jusqu’où ?
Publié le 16 janvier 2006 Lecture : 1 minute.
Washington et Bush, c’était, en fin de semaine dernière, le déplacement numéro trois d’Angela Merkel, la nouvelle chancelière allemande depuis le 22 novembre. Le premier avait été pour Paris et Chirac, le deuxième pour Bruxelles et l’Otan.
L’objectif de cette visite de deux jours était de « faire connaissance » et, à cette occasion, de mettre de l’huile dans les rouages des relations germano-américaines, qui avaient beaucoup grincé avec le chancelier Gerhard Schröder. Cependant, même si la pragmatique Angela Merkel est dotée d’un grand sens de la conciliation, comme elle l’a démontré lors du Sommet européen de Bruxelles, fin décembre, et semble disposée à évoquer « l’amitié germano-américaine », alors qu’elle ne parle à propos de la Russie que d’un « partenariat stratégique », il ne fallait pas s’attendre à un réalignement comme au temps de Helmut Kohl. De toute façon, selon un sondage de Pew Global Attitudes, il n’y a aujourd’hui en Allemagne que 40 % d’opinions favorables à l’égard des États-Unis, contre 80 % en 1999.
Il ne saurait être question, par exemple, d’envoyer des soldats allemands en Irak pour renforcer la coalition au moment où plusieurs alliés se désengagent. Mieux, dans un entretien récent avec l’hebdomadaire Der Spiegel, Merkel n’a pas hésité à affirmer qu’une « institution comme le camp de Guantánamo ne peut ni ne doit exister durablement : il faut trouver une autre manière de traiter les détenus ». Il se pourrait qu’elle ait parlé avec Bush de ce dossier, comme du cas Khaled el-Masri, un Allemand d’origine libanaise détenu quatre mois en Afghanistan avant d’être libéré sans explications.
Le tour d’horizon, cependant, devait être plus large, avec la situation créée au Proche-Orient par la maladie d’Ariel Sharon ; la Russie, qui a eu récemment des velléités de faire de son gaz une arme politique et où la chancelière fera son prochain déplacement ; et, surtout, le défi nucléaire lancé par l’Iran, dossier sur lequel l’Allemagne est en pointe aux côtés de la France et du Royaume-Uni.
