Maroc : Ils ont bien résisté à la crise touristique
Après des années difficiles, l’activité touristique repart au Maroc. En complément à l’article consacré à ce renouveau dans l’édition n° 2783 de « Jeune Afrique », disponible actuellement en kiosque, le magazine propose les témoignages d’Abdellatif Kabbaj, PDG du groupe Kenzi, et de Pierre Jochem, directeur général de La Mamounia, deux patrons dont les groupes ont résité à la crise touristique.
Leurs groupes ont résisté à la crise touristique qui a menacé le royaume chérifien. Abdellatif Kabbaj, patron du groupe Kenzi, et Pierre Jochem, directeur général de La Mamounia, reviennent pour Jeune Afrique sur les stratégies qui leur ont permis de résister à la tempête.
Abdellatif Kabbaj, est le PDG du groupe Kenzi – « Nous adaptons nos offres à une clientèle qui privilégient le ‘tout inclus’ »
Abdellatif Kabbaj, est le PDG du groupe Kenzi, qui compte 10 hôtels dans le royaume chérifien : trois à Marrakech, deux à Casablanca, et un à Agadir, à Ouarzazate et à Errachidia. Il travaille notamment avec le voyagiste Marmara. Son groupe a bien résisté à la conjoncture morose en Europe. L’entreprise affiche un taux de remplissage de 62% dans ses hôtels de Marrakechen 2013, soit 10 points de plus que la moyenne de la ville ocre l’année dernière. L’entrepreneur marrakchi, qui réalisait en 2013 un chiffre d’affaires de 500 millions de dirhams en 2013, espère le faire progresser de 10% en 2014.
Avec un prix de vente journalier d’environ 50 euros tout compris, nous sommes très compétitifs par rapport à la concurrence dans la zone méditerranéenne.
Abdellatif Kabbaj
« Avec la crise économique, explique Abdellatif Kabbaj, les touristes français, anglais et les allemands de la classe moyenne privilégient le ‘tout inclus’, pour ne pas avoir à remettre la main au portefeuille une fois arrivés sur place, et particulièrement dans nos sept clubs de vacances. Cette formule convient également à nos clients Marocains, de plus en plus nombreux, qui viennent en famille, qui quittent peu leurs hôtel et veulent des activités sportives et récréatives sur place. Avec un prix de vente journalier d’environ 50 euros tout compris dans nos hôtels et clubs, nous sommes très compétitifs par rapport à la concurrence dans la zone méditerranéenne. »
« À Marrakech, précise-t-il, nos établissements sont aussi attractifs parce-qu’ils sont situés proches de la place Jemaa el-fna, ou bénéficient d’un système de navettes gratuites pour s’y rendre. À Agadir, la proximité de la mer est, de la même façon, cruciale. Dans cette ville, d’autres établissements plus éloignés du rivage, sont moins fréquentés et vieillissement mal, faute d’investissement dans leur entretien. Enfin, à Casablanca, nos deux hôtels (dont le Kenzi Tower, du Twin Center ndlr) sont fréquentés à 70% par une clientèle d’affaires très variées, en forte augmentation, notamment grâce au hub aérien de la Royal Air Maroc »
Pierre Jochem, directeur général de La Mamounia – « La rénovation de l’établissement a suscité un nouvel engouement »
Pierre Jochem est le directeur général de La Mamounia, le palace emblématique de Marrakech, propriété de l’Office national des chemins de fer (ONCF) du Maroc. Il a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires d’environ 400 millions de dirhams et un résultat net à l’équilibre. Ses 209 chambres affichent un taux d’occupation en avril de 72%, et de 68% en mars, soit 15 points de plus qu’en 2013.
Pour continuer à progresser, nous espérons la mise en place de nouvelles liaisons aériennes, incluant des première classes, exigées par nos clientèles.
Pierre Jochem
« Nous avons multiplié les voyages de promotion de notre établissement à New-York, Londres, Paris, et Miami, mais aussi dans les pays émergents, et notamment au Brésil, où notre établissement suscite un bel intérêt, et d’où proviennent désormais 5% de nos clients. Nous avons également eu de belles demandes de privatisation, à l’occasion d’anniversaires et de mariages de personnalités. En 2013, La Mamounia a été totalement privatisée 15 jours pour ces clients particuliers, notamment des Russes. Enfin, nos clients traditionnels français et américains restent extrêmement fidèles à l’hôtel. Beaucoup d’entre eux reviennent. »
« La rénovation de l’établissement, qui a coûté 120 millions d’euros, a suscité un nouvel engouement, explique le DG de La Mamounia. Pour continuer à progresser, nous espérons la mise en place de nouvelles liaisons aériennes, incluant des première classes, exigées par nos clientèles »
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