Standard & Poor’s maintient la note du Kenya
Standard & Poor’s a maintenu à « B+/B » la note décernée aux émissions souveraines du Kenya. L’agence de notation s’inquiète néanmoins du creusement du déficit public et se montre sceptique vis-à-vis du processus de décentralisation.
Standard & Poor’s a annoncé le maintien de la note à B+/B du Kenya pour ses émissions de long-terme et de court-terme en devises étrangères et en monnaie locale, avec des perspectives stables. L’agence de notation se déclare satisfaite de l’amélioration des perspectives de l’économie kenyane, mais se montre sceptique à l’égard de l’efficacité de la réforme de décentralisation menée par le gouvernement. Elle s’inquiète également du creusement du déficit public et du déficit extérieur courant du pays.
Bonnes perspectives économiques
Le maintien de la note B/B+ a été motivé par les bonnes perspectives économiques du pays, indique le communiqué de l’agence. Parmi les facteurs positifs, Standard & Poor’s relève : un marché financier national en plein essor, une économie diversifiée, stimulée par le dynamisme du secteur privé et portée par une classe moyenne émergente, une flexibilité monétaire satisfaisante.
Mal conduite, la décentralisation pourrait entraîner le gaspillage des derniers publics et la création d’agences publiques inutiles.
Malgré un PIB par habitant faible (1 059 dollars en 2014), le potentiel de croissance économique du pays reste important selon l’agence de notation qui estime ainsi que le taux de croissance annuel du pays devrait augmenter et atteindre 5,5 % sur la période 2014-2017, contre une croissance annuelle de 3,8 % durant les cinq dernières années.
À moyen-terme, la croissance devrait être stimulée par la hausse des exportations et du commerce régional et international grâce aux investissements publics réalisés dans des projets d’infrastructure clés – ferroviaires et portuaires. Toutefois, avertit S&P, l’ économie kenyane reste encore tributaire de la bonne santé de son secteur agricole (25% du PIB), une branche d’activités sensible à la dégradation des conditions climatiques.
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Déficits publics et décentralisation fiscale
Principale ombre au tableau : l’état des finances publiques du pays, le déficit devrait atteindre 5 % du PIB cette année en dépit d’une hausse de la TVA qui a permis une augmentation de 20% des rentrées fiscales. Standard & Poor’s se montre surtout critique vis-vis des vertus de la décentralisation : bien menée, celle-ci permettrait de remédier à la carence en infrastructures et services de base à l’échelon local en ciblant mieux les dépenses.
La décentralisation fiscale risque néanmoins de « s’accompagner d’un gaspillage de l’argent public et de la création d’échelons administratifs supplémentaires inutiles ». À l’échelle locale, l’efficacité de l’action des pouvoirs publics a souvent été faible, ne manque pas de rappeler le communiqué.
Risques politiques
Autres facteurs d’inquiétude : les risques politiques, qui menacent la stabilité du cadre macroéconomique kényan. Accusés de crimes contre l’humanité, le président Uhuru Kenyatta ainsi que le vice-président William Ruto seront appelés à comparaître devant la Cour pénale internationale. Cela pourrait occasionner une dégradation de la situation politique et sécuritaire, déjà grevée par les risques d’attentats.
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