Bénin – Éric Houndété : « Les Démocrates seront l’opposition réelle à Patrice Talon »
Un parti d’opposition, mais un parti de « rassemblement ». Tel est le leitmotiv de l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale béninoise, proche de Thomas Boni Yayi, qui va prendre la présidence d’une nouvelle formation, « Les Démocrates », dont les statuts ont été déposés devant les autorités.
« Les Démocrates. » C’est le nom du – futur – nouveau parti de l’opposition qui vient de naître au Bénin. Pour l’heure, si l’organigramme et les grandes lignes de la stratégie politique ont été posés, les cadres restent en attente d’une réponse du ministère de l’Intérieur, devant lequel ils ont déposé une demande de reconnaissance légale.
En gestation depuis plusieurs mois, comme le révélait Jeune Afrique fin juin, Les Démocrates se sont constitués autour d’un noyau dur de fidèles de l’ancien chef d’État Thomas Boni Yayi – aujourd’hui, président d’honneur du parti. Ce dernier avait claqué la porte des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) le 5 avril dernier, sur fond de crise interne entre les tenants d’une ligne maximaliste anti-Talon et ceux qui ont accepté de jouer le jeu électoral, tout en en dénonçant les règles.
Les Démocrates espèrent cependant rassembler au-delà des seuls déçus des FCBE. Preuve en est, c’est Éric Houndété, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, qui en assume la présidence. Même s’il est très proche de Boni Yayi, Houndété n’a jamais été encarté aux FCBE. Il fut le porte-parole de La Résistance, mouvement rassemblant une large majorité des partis de l’opposition béninoise n’ayant pas été légalement reconnus et privés, de ce fait, de participer aux élections législatives d’avril 2019, puis locales, en mai dernier.
Jeune Afrique : Quand l’idée de créer ce nouveau – futur – parti est-elle née ?
Éric Houndété : C’est une idée ancienne, qui a mis du temps à se concrétiser. Pour les hommes politiques que nous sommes, l’instrument le plus important est le parti. Or, nous étions privés, de fait, de cet instrument, parce que nous étions membres de partis politiques que le chef de l’État Patrice Talon avait décidé d’exclure du jeu, avec ce fameux certificat de conformité qui n’était attribué qu’à ses alliés.
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