Réforme électorale en RDC : « La présidentielle de 2023, c’est déjà demain »

Ils sont treize, venus de tous les bords politiques, et ont signé « L’Appel du 11 juillet ». Leur objectif : l’organisation d’un Forum national, pour parvenir à un consensus sur la question électorale. Le député Claudel André Lubaya explique leur démarche.

Les treize personnalités réclamant une refonte du processus électoral, à l’issue de leur rencontre avec Félix Tshisekedi, le 28 juillet 2020. © DR / Présidence RDC

Les treize personnalités réclamant une refonte du processus électoral, à l’issue de leur rencontre avec Félix Tshisekedi, le 28 juillet 2020. © DR / Présidence RDC

Publié le 31 juillet 2020 Lecture : 7 minutes.

À trois ans de la présidentielle, le sujet est déjà brûlant en RDC. Et les questions relatives au processus électoral font l’objet d’un débat d’autant plus âpre qu’il se déroule alors que la polémique sur la désignation de Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) n’en finit pas de rebondir. Les partisans de Lamuka, la coalition de opposition, ont manifesté en masse le 13 juillet, malgré l’interdiction de la marche par les autorités. Une semaine plus tard, le 19, c’était au tour du Comité laïc de coordination (CLC) d’appeler à une manifestation qui fut, elle aussi, interdite par les autorités.

La grogne monte même au sein de la coalition au pouvoir. Les militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le propre parti du président Félix Tshisekedi, ont battu le pavé, le 9 juillet, rejetant « catégoriquement » la désignation de Ronsard Malonda. Pour l’UDPS, cette nomination est « orchestrée » par le Front commun pour le Congo (FCC, de Joseph Kabila). La formation, majoritaire dans les Assemblées et avec laquelle Tshisekedi partage pourtant le pouvoir, est accusée par l’UDPS de faire preuve d’une « attitude malicieuse et répétitive ».

Le président Tshisekedi s’est fendu d’une missive à l’attention de l’Assemblée nationale, le 13 juillet dernier, pour informer les députés qu’il n’entérinerait pas le choix de Malonda. Un véritable retour à la case départ, donc. Face à l’impasse et pour tenter de dépasser les crispations, un collectif informel regroupant treize personnalités politiques et issues de la société civiles s’est donné pour mission de plaider en faveur de la tenue d’un Forum national axé exclusivement sur les questions relatives au processus électoral.

Ce « collectif des treize », signataires de « l’Appel du 11 juillet », rassemble des représentants de tous les bords. Sont notamment impliqués Delly Sesanga (proche de Moïse Katumbi), Patrick Muyaya Katembwe (député du Parti lumumbiste unifié) , Juvénal Munubo Mubi (de l’Union pour la nation congolaise, de Vital Kamerhe), Jacques Nd’joli (ancien vice-président de la Ceni), Jean Jacques Mamba (tombeur de Jean Marc Kabund-a-Kabund au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale), Daniel Mukoko Samba (ancien ministre du Budget sous Joseph Kabila) ou encore Claudel André Lubaya (ex membre de l’UNC, désormais à la tête de l’Union démocratique africaine).

Ces derniers jours, ils ont multiplié les rencontres avec les acteurs politiques. Après avoir rencontré Félix Tshisekedi le 28 juillet, ils ont rencontré jeudi 30 Corneille Naanga (président sortant de la Ceni) et Jean-Pierre Bemba, qui assure la présidence tournante de Lamuka. Le député Claudel André Lubaya, qui fut gouverneur de l’ancienne province du Kasaï occidental pendant sept ans, revient pour Jeune Afrique sur cette démarche et sur l’avancée des discussions.

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Jeune Afrique : Pourquoi avoir décidé de lancer cette campagne de plaidoyer en faveur d’un Forum national consacré au processus électoral ? 

Depuis 60 ans, les cycles électoraux ont toujours constitué des moments de tensions, avant comme après le vote, compromettant ainsi la stabilité du pays et la légitimité des institutions. Nous, signataires de « l’Appel du 11 juillet », avons donc jugé utile d’inviter l’ensemble des composantes de la société à faire taire les divergences et à parvenir à un consensus basé uniquement sur les réformes électorales.

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