Hichem Mechichi face aux partis : le chef du gouvernement tunisien en quête de compromis
Un long et tumultueux mois d’août s’annonce du côté de Carthage, où le nouveau chef du gouvernement a déjà entamé ses consultations pour former le prochain gouvernement.
Dans une atmosphère sociale et économique suffocantes, mélangée à un méli-mélo politique presque inédit, la tâche du futur chef du gouvernement ne sera pas aisée. Dans « une Tunisie au bord de la faillite » d’après le chef du gouvernement démissionnaire Elyes Fakhfakh, nombreux sont ceux qui se demandent si le chef du gouvernement Hichem Mechichi sera réellement capable de remettre de l’ordre dans une scène politique chaotique.
Et le temps presse. L’actuel ministre de l’Intérieur devra composer son gouvernement dans un délai maximal de 30 jours. Ajouté à cela, il devra le faire dans une conjoncture économique et sociale alarmante, ponctuée par une animosité politique qui a atteint son paroxysme, particulièrement au niveau du parlement. Hichem Mechichi a entamé le 26 juillet les consultations relatives à la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, avant de passer au vote de confiance du côté du palais de Bardo, au Parlement.
Priorité à l’économie et aux organisations nationales
Mechichi, qui n’a encore rien dévoilé au grand public de ses intentions et de ses choix, a tout de même lancé un message implicite mais lourd de sens en choisissant de recevoir en premier l’actuel gouverneur de la Banque centrale Marouane Abassi ainsi que l’ancien gouverneur Tawfik Baccar. Primauté à la très alarmante situation économique.
Il a aussi reçu la présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne Radhia Jerbi, ainsi que les principaux partenaires sociaux , à savoir Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale ouvrière en Tunisie (UGTT), Samir Majoul président de l’Union tunisienne de I’industrie du commerce et de l’artisanat (Utica) ainsi que Abdelmajid Ezzar, président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap).
Les leaders des partis politiques devront, quant à eux, attendre leur tour après la fête de l’Aïd. L’économie et les organisations nationales semblent ainsi mises sur un piédestal dans la stratégie de Mechichi, au détriment des partis politiques : une véritable première sur la scène politique tunisienne post 2011.
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