Bamako versus Davos

Publié le 16 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

Bamako reste fidèle à sa réputation de tête de pont du mouvement social en Afrique. Après le Forum social africain lancé en 2002 par l’ex-ministre malienne de la Culture Aminata Traoré, la capitale accueille, du 19 au 23 janvier, le 6e Forum social mondial (FSM), grand-messe planétaire organisée chaque année depuis 2001 par plusieurs centaines d’associations et d’ONG engagées dans la lutte contre « la domination du monde par le capital » et dans la recherche « d’alternatives aux politiques néolibérales ». Né à Porto Alegre, au Brésil, en contrepoids du Forum économique mondial de Davos, qui se réunit au même moment, l’événement n’avait encore jamais eu lieu en Afrique, bien que le continent souffre particulièrement des excès de la mondialisation…
Plusieurs personnalités emblématiques du mouvement altermondialiste sont attendues à Bamako, parmi lesquelles José Bové, le syndicaliste paysan français ; Danielle Mitterrand, épouse de l’ex-président de la République et présidente de l’association France-Libertés ; et Susan George, vice-présidente de l’association Attac-France. Ont annoncé leur venue, côté africain, Samir Amin, l’économiste égyptien ; Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante ; ou encore les intellectuels sénégalais et béninois, Pathé Diagne et Paulin Hountondji.
Pendant cinq jours, près de 600 conférences, débats, expositions et tables rondes vont aborder une dizaine de thématiques politiques, économiques, sociales et culturelles. Des concerts, des représentations théâtrales et des épreuves sportives sont également au programme. Huit sites de la capitale ont été retenus pour accueillir ces différentes manifestations.
Le nombre de participants devrait cependant être beaucoup plus faible que lors des précédentes éditions du FSM. Ils étaient près de 150 000 à s’être rendus à Porto Alegre en 2005, et 120 000 à Mumbai (Bombay), en Inde, en 2004, premier FSM, à ce jour, à s’être déroulé ailleurs qu’au Brésil. Cette année, une trentaine de milliers de personnes seulement devraient faire le déplacement au Mali. Une situation qui s’explique en grande partie par la nouveauté introduite par les organisateurs. Désormais, au lieu de centraliser l’événement dans un seul et même lieu, ils ont décidé de le « polycentrer », c’est-à-dire de l’éclater en trois endroits différents. Ainsi, juste après Bamako, qui en reste le navire amiral, deux autres rassemblements se tiendront simultanément à Caracas, au Venezuela, et à Karachi, au Pakistan. « Une stratégie qui consiste à encercler le sommet de Davos » en étant présent sur trois continents, selon Diadié Dagnogo, coordinateur du secrétariat permanent du FSM.

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