Course contre la montre du tycoon Strive Masiyiwa pour trouver 375 millions de dollars
Le magnat zimbabwéen des télécoms n’a qu’un mois pour rembourser cette somme empruntée au fonds de pension sud-africain PIC. Décryptage.
![Strive Masiyiwa au sommet anti-corruption de Londres en 2016. © Frank Augstein/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/07/31/sipa_ap21894895_000060.jpg)
Strive Masiyiwa au sommet anti-corruption de Londres en 2016. © Frank Augstein/AP/SIPA
Depuis qu’il a pris le contrôle de Public Investment Corporation (PIC) fin mai, Abel Sithole semble vouloir donner du fil à retordre au milliardaire zimbabwéen Strive Masiyiwa. Selon des informations relayées par le site d’informations financières Bloomberg, le Sud-Africain presse le magnat des télécoms et propriétaire de l’opérateur d’infrastructures de réseaux Liquid Telecom à céder de 20 % à 34 % de ses participations (66 %) dans l’entreprise pour 600 millions de dollars.
375 millions de dollars à rembourser
Objectif, régler une ardoise de 375 millions de dollars empruntés au plus grand gestionnaire d’actifs du continent (122 milliards de dollars sous gestion) afin de créer une chaîne de télévision payante qui n’a jamais vu le jour, faute de pouvoir payer à temps ses fournisseurs.
PIC a déjà concédé une prolongation du prêt contracté auprès de Deutsche Bank plus tôt dans l’année et exige un remboursement d’ici la fin du mois d’août.
Pour le propriétaire du groupe spécialisé dans la fibre optique terrestre et présent dans 13 pays du continent, la recherche d’acheteur a commencé au début de 2020 avec l’aide de la banque américaine Goldman Sachs. C’était sans compter l’intensification de la pandémie de Covid-19 qui, à ce jour, a fait plus de 13 000 morts en Afrique et ralentit l’économie mondiale.
Fortune écornée
Philanthrope, influent auprès de l’Union africaine (UA) et très impliqué dans la lutte contre le virus – il pilote entre autres l’initiative African medical supplies platform (AMSP) pour la fourniture de produits médicaux -, le patron de 59 ans peine pourtant à trouver des investisseurs. Un premier projet d’introduction à la Bourse de Londres de l’opérateur dirigé par Nick Rudnick a été abandonné à la fin de 2019.
En avril 2019, le Strive Masiyiwa, qui a vu sa fortune personnelle fondre de moitié suite à une nouvelle réforme de la monnaie zimbabwéenne, avait conclu un accord avec l’institution britannique de financement CDC Group pour l’acquisition de 8 % de Liquid Telecom, soit 180 millions de dollars.
L’absence de candidat au rachat des parts mises en vente pourrait égratigner l’image de l’entreprise qui revendique avoir posé 70 000 kilomètres de fibre optique en Afrique et s’est récemment portée candidate à l’acquisition d’une licence d’opérateur télécoms en Éthiopie.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Gabon, bars et discothèques peinent encore à passer la nuit
- Photographie : 1904, l’horreur de la colonisation du Congo dans l’objectif de la missionnaire Alice Seeley Harris
- Au Cameroun, Paul Biya proroge le mandat des députés et conseillers municipaux
- « Ma mère me dit : “Quitte ce pays de racistes” », les Africains de France face à la montée du RN
- Achille Mbembe : « En France, la parole raciste a cessé d’être considérée comme scandaleuse »