Vos lettres et e-mails sélectionnés

Publié le 15 décembre 2003 Lecture : 4 minutes.

Dieu, J.A.I. et les lecteurs
Depuis quelques années, l’anticléricalisme est grandissant en Occident, et il est parfois accompagné d’un certain athéisme et d’un agnosticisme, même si, en même temps, nous assistons à un certain retour du religieux et à une quête spirituelle, avec un goût pour les spiritualités du monde oriental. Cet athéisme s’exprime parfois, non seulement en niant l’existence de Dieu, mais aussi en le marginalisant.
Il me semble déceler des éléments de cette marginalisation dans le « Post-Scriptum » de Fouad Laroui : « Le QI de Dieu » (n° 2234). Ce n’est certes pas le but de l’auteur qui se moque plutôt de George W. Bush, du mollah Omar et du rabbin Ovadia Joseph. Mais, en tant qu’abonné de votre magazine que j’aime beaucoup, en tant que croyant en Dieu, comme c’est le cas sans doute d’autres lecteurs, et par respect pour tous les croyants, je ne voudrais pas que J.A.I. soit un instrument de cette marginalisation de Dieu. Tout comme je ne voudrais pas qu’il soit un instrument d’évangélisation ni d’islamisation, par respect pour les lecteurs non croyants.
Soyez rassuré, à J.A.I., nous respectons toutes les religions et croyances.

Leçon de démocratie
Permettez-moi de vous féliciter pour vos deux éditoriaux : « Démocratiquement élus » (J.A.I. n° 2336) et « Le mal le plus grand » (n° 2237). C’est un véritable check-up de la démocratie et du pouvoir en Afrique qui fait de vous « un grand professeur » (et le mot n’est pas assez fort pour exprimer ma pensée).

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Qui ose critiquer George W. Bush ?
Je vous écris juste pour dénoncer l’horreur de la prison de Guantánamo, Parmi les prétendus terroristes, j’apprends maintenant qu’il y a des enfants (J.A.I. n° 2238). Tous sont détenus sans jugement, en totale violation du droit international. Comment la nation la plus puissante, et qui se déclare démocratique, peut-elle se permettre de bafouer les droits de l’homme les plus élémentaires ?
Si d’autres pays avaient agi comme les États-Unis, ils auraient eu l’ensemble de la communauté internationale sur le dos. Mais, aujourd’hui, personne n’ose vraiment critiquer les dérives totalitaires du grand ami Bush.

Fausses colombes
Je ne partage pas l’optimisme de Patrick Seale sur l’Accord de Genève, que je considère comme une manoeuvre élaborée par de fausses colombes (J.A.I. n° 2235). D’ailleurs les partenaires de cette comédie ne sont ni représentatifs des Juifs d’Israël, ni des Palestiniens. Ils n’engagent que leurs personnes, d’autant qu’ils ne sont mandatés par aucune des deux communautés.

À propos de David Dacko
Dans le dernier numéro de J.A.I., votre rédaction a consacré un article intitulé « Adieu David Dacko » à celui que d’aucuns qualifient de « père du renouveau centrafricain ». Je vous remercie d’avoir salué cette figure emblématique. Toutefois, je tenais à porter à la connaissance de votre rédaction quelques erreurs qui se sont glissées dans votre récit.
Vous attribuez au président Dacko l’appartenance à l’ethnie gbaya. Or le président Dacko était membre de l’ethnie ngbaka tout comme le président de la République Barthélemy Boganda.
Vous dites qu’en 1981 son opposant, le général André Kolingba, l’a contraint à la démission. Or il me paraît incorrect de le qualifier d’opposant puisqu’à l’époque des faits, le général Kolingba n’était qu’un militaire. Il a donc agi en tant que chef d’état-major et non en tant qu’opposant au régime de David Dacko.

Deux poids, deux mesures
Par Claude Sitbon (*)
Toutes les télévisions européennes ont fustigé l’attitude des gamins irakiens piétinant les cadavres des agents secrets espagnols morts à Bagdad dans une embuscade tendue par la résistance irakienne. J’aurais souhaité constater la même réaction lorsque les soldats israéliens se faisaient photographier avec des Palestiniens à leurs pieds, comme s’il s’agissait de trophées de chasse.

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Devoir de mémoire
Le gouvernement français s’apprête à rendre hommage aux combattants de la guerre d’Algérie. Mais qui parle des combattants algériens de la Seconde Guerre mondiale qui se sont battus pour la France ?
En 1943, une armée a été formée grâce aux populations du Maghreb. Elle a combattu en Italie, puis a débarqué en août 1944 en Provence, avant de faire la jonction en Lorraine avec les forces débarquées en Normandie. De nombreux Algériens se sont battus pour libérer la France. Beaucoup en sont mort. Les Français ont une dette à leur égard. L’oublier serait un scandale, le rappeler et le reconnaître est un devoir.

Nadia « Fallaci »
Je fais confiance à Mohamed Talbi pour son compte rendu du livre de la « Fallaci islamique », Nadia Yassine (J.A.I. n° 2237). S’en prendre à la civilisation occidentale, aux Lumières, à Voltaire ou à Picasso ne peut relever que de la dérision, voire de la déraison. Force est de constater que la rage d’Oriana Fallaci contre l’Islam n’était pas tout à fait infondée. Celle de Nadia Yassine contre l’Occident, en revanche, ne semble être que le symptôme flagrant d’un délire mégalomaniaque.

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Récupération malsaine
Le meurtre du journaliste de RFI Jean Hélène survenu le 21 octobre dernier aurait pu rester un acte isolé perpétré par un sergent de l’armée ivoirienne qui n’appréciait pas ses méthodes de travail. Mais plus le temps passe, plus cet acte fait l’objet d’une récupération politique, manifestation de l’animosité des Ivoiriens vis-à-vis de la France. Je crains que cela ne complique le processus de paix et de réconciliation nationale en cours depuis les accords de Marcoussis. Le peuple ivoirien mérite mieux que cela !

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