Tripoli à ciel ouvert
Publié le 16 décembre 2003 Lecture : 1 minute.
La trente-cinquième assemblée annuelle de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), qui s’est tenue du 6 au 9 décembre à Tripoli, a permis de célébrer avec faste la fin définitive, depuis le 12 septembre, de l’embargo aérien international décrété en 1992 par les Nations unies sur recommandation des États-Unis.
Trois mois donc après la levée de cet embargo par le Conseil de sécurité, les patrons des deux compagnies aériennes libyennes – Hussein Dabnoun (Libyan Arab Airlines) et Sabri Shadi Abdallah (Afriqiya Airways) – ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir pas moins de deux cents dirigeants du secteur du transport aérien africain et international. Les représentants d’Airbus, pour une fois sans concurrents, ont même offert un dîner à tous les invités de l’AFRAA. Le constructeur américain Boeing a dû déclarer forfait en raison du maintien des sanctions américaines contre le pays de Mouammar Kadhafi (le gouvernement Bush continue notamment à interdire aux Américains de poser les pieds en Libye sous peine d’amende ou de prison).
Ravi par cet accueil chaleureux, le secrétaire général de l’AFRAA, le Togolais Christian Folly-Kossi, ancien d’Air Afrique, a été longuement reçu par le colonel Kadhafi. Ce dernier lui a confirmé la promesse faite lors de son discours inaugural de verser « une importante somme » au fond de l’AFRAA pour le financement de l’achat d’avions par les compagnies africaines. Kadhafi lui a posé des questions précises sur l’état de l’industrie et de la flotte du transport aérien africain. Selon Folly-Kossi, le trafic aérien africain a baissé de 2 % en 2002 (32 millions de passagers, 550 avions). Et risque de subir encore plus les effets de la concurrence européenne sur le ciel africain. D’où l’appel lancé par l’AFRAA, avec le soutien de Kadhafi, aux chefs d’État du continent pour qu’ils libéralisent le ciel africain en supprimant « les visas entre Africains » et en se dotant de pôles régionaux aéronautiques : maintenance des avions, formation des pilotes, approvisionnements en kérosène, assurances…
