Paulo Gomes

À moins de 40 ans, ce Bissauguinéen très pressé est déjà administrateur de la Banquemondiale. Il a même failli devenir chef de l’État !

Publié le 16 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

En cette fin du mois de septembre, Paulo Gomes se trouve à Dubaï pour les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Pendant une pause, il reçoit d’Abuja un appel urgent. Au bout du fil, Olusegun Obasanjo, le président nigérian. Suivront deux autres appels. L’un du Sud-Africain Thabo Mbeki, l’autre du Ghanéen John Kufuor. Tous lui proposent de prendre la tête du gouvernement de transition dans son pays, la Guinée-Bissau, où Kumba Yala, le chef de l’État, vient d’être déposé par les militaires. Gomes accepte, mais pour deux ans seulement. « Les intérêts vitaux du pays étaient en jeu, affirme-t-il aujourd’hui. Je ne pouvais rester dans mon exil doré aux États-Unis et refuser d’assumer mes responsabilités. » Un peu plus tard, le Conseil national de transition lui propose le poste de Premier ministre, mais pour six mois seulement. Il décline la proposition.
Pourquoi Paulo Gomes figurait-il sur les tablettes de trois présidents africains ? Mystère. On peut toutefois avancer que, parmi les (rares) cadres bissauguinéens travaillant dans les grandes organisations internationales, il est de loin l’un des plus brillants. En 1998, il rejoint la Banque mondiale en tant qu’administrateur suppléant, chargé de superviser vingt-cinq pays africains. Après le départ du Malien Bassary Touré, en 2002, il est nommé administrateur à part entière, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Il est aussi vice-président du comité de gouvernance de la Banque mondiale, qui planche sur la réforme de l’institution.
De bien lourdes responsabilités pour un homme aussi jeune il aura 40 ans le 24 janvier 2004. Mais c’est ainsi : Gomes mène sa carrière tambour battant. En 1985, il décroche le diplôme de Sciences-Po, à Paris, puis, l’année suivante, un diplôme en commerce international. Par la suite, obtiendra un Master en management à l’université Harvard, à Boston États-Unis). De retour au pays, il intègre le ministère des Finances et du Plan, où on lui confie la direction de la planification. Il est plus spécialement chargé des procédures macroéconomiques et des programmes d’ajustement sectoriels. Dans la foulée, il prend aussi la direction de l’investissement public et de la dette, avant d’être chargé du dossier de l’adhésion de la Guinée-Bissau à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le 17 décembre, il sera à Paris pour participer à une conférence internationale des bailleurs de fonds sur la Rébublique démocratique du Congo. Grâce à son carnet d’adresses déjà bien rempli, il en profitera pour organiser le lendemain une réunion informelle sur la Guinée-Bissau, afin d’obtenir des soutiens de la communauté des donateurs. « C’est ma
manière d’aider mon pays », commente-t-il.

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