L’inconnu dans la maison
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Le poète français Charles Baudelaire était prêt à plonger « au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ». Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld, qui, en d’autres occasions, s’est montré prêt à foncer, semble, sur ce terrain-là, y regarder à deux fois, et même à trois. Ses hésitations philosophiques l’ont entraîné dans des circonlocutions telles que l’association britannique Plain English Campaign lui a accordé le Foot in Mouth Award, autrement dit le « prix du discours le plus alambiqué ». Cette association fait en effet « campagne pour un anglais simple et direct », et Rumsfeld lui a paru s’être mis « un pied dans la bouche ». Avait-elle raison ? Voici, en tout cas, fidèlement traduit, le texte rumsfeldien qui a retenu son attention :
« Il y a des connus connus ; il y a des choses que nous savons que nous savons. Nous savons aussi qu’il y a des inconnus connus ; c’est-à-dire que nous savons qu’il y a des choses que nous ne savons pas. Mais il y a aussi des inconnus inconnus – ceux que nous ne savons pas que nous ne savons pas. Et si l’on se réfère à l’histoire de notre pays et des autres pays libres, c’est cette dernière catégorie qui tend à être la plus difficile. »
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