Les dates clés du Front

Publié le 15 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Avec ses cinquante ans de vie dissolue, le FLN n’est vraiment pas un parti comme les autres. Après avoir libéré le pays, il l’a gouverné ou fait semblant de le faire. Au début des années 1990, il s’essaie à l’opposition, pour vite « retrouver la maison de l’obéissance », selon la formule d’Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général, limogé par le comité central en 1996.
On croyait le FLN fini, voilà qu’il gagne, à la loyale les élections locales et législatives de 2002. Puis arrive la tourmente, en 2003. Nous avons demandé à Abderrezak Bouhara, à la fois historique et historien du FLN, de surcroît initiateur de ce qu’on appelle aujourd’hui la troisième voie, celle du Rassemblement, de nous raconter son parti à travers ses dates clés.

1954. Acte fondateur du Front de libération avec la déclaration du 1er novembre.
1956. Premier congrès du parti, le 20 août, à La Soummam, qui donnera son nom à la plate-forme constituant le programme politique du FLN. À la tête du parti, le trio Larbi Ben M’hidi, Abane Ramdane, Krim Belkacem.
1957. Premiers remous. À la suite d’une réunion du Conseil national de la révolution, une rectification de la plate-forme de La Soummam est imposé : désormais, la direction est élargie aux chefs militaires. Les animateurs de la rectification ? Les 3 B : Krim Belkacem, Abdelhasid Boussouf et Lakhdar Ben Tobbal.
1962. Congrès de Tripoli. Les deuxièmes assises du FLN décrètent la fin de mission du gouvernement provisoire (GPRA), qui est remplacé par le bureau politique du parti. Naissance de la notion de parti-État.
1964. IIIe congrès à Alger. L’orientation socialo-marxiste, jusque-là dans l’air du temps, est officiellement adoptée par les documents du FLN. Consécration de l’idée de primauté de l’État sur le parti.
1979. Il a fallu attendre quinze longues années pour que le FLN réunisse son IVe congrès. Deux questions sont à l’ordre du jour. La première concerne la succession du président Houari Boumedienne, mort quelques semaines plus tôt. Abdelaziz Bouteflika est écarté de la course au profit du colonel Chadli Bendjedid. La deuxième question est d’ordre politique. Le IVe congrès consacre le retour de la primauté du parti sur l’État. Mohamed Cherif Messadia prend le contrôle de l’appareil.
1985. Le Ve congrès est marqué un vent de libéralisme encouragé par Chadli Bendjedid.
1989. Le VIe congrès est tenu après des événements douloureux : les émeutes d’octobre 1988, avec leur lot de morts, de blessés et de torturés. Abdelhamid Mehri devient secrétaire général.
1990. Premier congrès extraordinaire pour adapter le FLN au multipartisme instauré en dans le pays.
1996. Le comité central adopte une motion de défiance à l’égard d’Abdelhamid Mehri, qui est allé « trop loin dans l’opposition » en cosignant, à Rome, en février 1996, avec les dirigeants du Front islamique du salut (FIS, dissous en 1992), un contrat de paix rejeté par le pouvoir algérien.
1997. VIIe congrès. Boualem Benhamouda est élu secrétaire général. C’est l’occasion de purges. Bouteflika et d’autres dirigeants historique sont effacés des tablettes du Comité central.
2001. Le 20 septembre, le comité central écarte Benhamouda du fauteuil de secrétaire général pour le confier à Ali Benflis, alors Premier ministre de Bouteflika.
2003. En mars se tient le si contesté VIIIe congrès. Les nouveaux statuts accordent une prépondérance au secrétaire général au détriment de toutes les instances du parti.

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