« Déclaration de tunis » : la police et les frontières avant les libertés

Publié le 15 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

La « déclaration de Tunis » du 6 décembre 2003 accorde une large place aux questions de sécurité et d’immigration. Les « 5 + 5 » ont réitéré « leur ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes » et se sont engagés à « consolider et à intensifier l’action commune » en vue d’éradiquer ce fléau. L’initiative tunisienne – l’élaboration d’un code de conduite international à ce sujet – a reçu l’appui des participants au forum. Européens et Maghrébins se sont aussi entendus pour consolider la coopération sécuritaire entamée avec les rencontres régionales des ministres de l’Intérieur. Ils sont convenus que la lutte contre l’immigration illégale et le trafic des êtres humains exigeait « une action commune et une coopération concertée, y compris sur le plan opérationnel ». Silvio Berlusconi, dont le pays, l’Italie, assume la présidence tournante de l’Union européenne, a suggéré l’organisation d’une rencontre entre la Commission de Bruxelles et les États du Maghreb pour examiner « la possibilité d’une aide économique de l’UE à ces derniers afin de contrôler l’immigration ». Il devait évoquer cette idée au cours du sommet européen des 12 et 13 décembre.
La déclaration finale a aussi mis l’accent sur l’intégration régionale et l’économie, mais sans trop entrer dans les détails, tellement l’Union du Maghreb arabe (l’UMA) reste à l’état de lointain projet. Les participants ont insisté sur la nécessité de solidarité entre les deux rives de la Méditerranée, et sur l’urgence qu’il y a à réduire les disparités socio-économiques. Ils se sont prononcés pour un « forum annuel pour les affaires et les investissements en Méditerranée occidentale, et pour la mise en place d’une Femip, une « facilité euroméditerranéenne d’investissement et de partenariat », prélude à la création d’une banque euroméditerranéenne, censée consolider l’intégration. Revenant sur ces questions dans sa conférence de presse du 6 décembre, Jacques Chirac s’est employé à dissiper les craintes exprimées au Maghreb par l’élargissement à l’est de l’UE. La « nouvelle politique de voisinage » entérinée par les membres de l’Union accordera le même degré de priorité au Sud qu’à l’Est, et se traduira par une parité en matière de subsides financiers. Enfin, les « 5 + 5 » ont appelé à la poursuite du « dialogue des cultures et des civilisations », mais ils se sont abstenus d’évoquer autrement qu’en termes généraux les thèmes de la démocratie et des droits de l’homme. Sans doute à cause des sérieuses « divergences d’approches » entre les uns et les autres…

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