Avenir Nepad, un an après

Publié le 16 décembre 2003 Lecture : 3 minutes.

Née à Sciences-Po en novembre 2002, l’association Avenir Nepad s’est donné pour objet l’appropriation citoyenne et la critique constructive du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Le rapport élaboré par Albert Tévoédjrè le soulignait déjà : « Il est nécessaire d’impliquer davantage l’ensemble des acteurs, notamment les femmes et les jeunes, pour la mise en uvre du Nepad. » En une année d’existence, notre association compte à son actif deux conférences organisées à Institut d’études politiques de Paris (IEP, Sciences-Po). La première sur le thème de l’Afrique qui gagne et la seconde sur un sujet toujours d’actualité : « Le Nepad entre doutes et espoirs ». Le président Abdoulaye Wade, premier chef d’État africain à franchir les murs de l’IEP de Paris a martelé tout son optimisme pour ce programme (disponible sur notre site www.assoce.net/nepad-avenir).
En marge de ces événements phares, Avenir Nepad a contribué à sensibiliser les étudiants aux nouvelles problématiques du développement africain : un projet de recherche sur les tontines a conduit à l’organisation d’une table ronde sur le potentiel et les limites de ce type de microcrédit. Nous avons animé des formations sur le Nepad dans des universités d’été en Algérie et à Bordeaux, où toute l’Europe était représentée. En partenariat avec l’association Initiative des femmes africaines de France et d’Europe (IFAFE), l’organisation d’un débat sur le rôle des femmes dans le développement et le Nepad a révélé les carences de l’actuelle approche technocratique. En outre, une démarche visant à interpeller les politiques et les médias a été mise en uvre : participation au sommet France-Afrique en février 2003, émissions de radio sur RFI et Africa N° 1, rencontres avec de nombreux ministres et diplomates européens et africains.

Dans le cadre de notre développement, des antennes continuent de voir le jour en Afrique (Cameroun, Mali, Burkina) ainsi qu’en Espagne et aux États-Unis. De nombreux sympathisants veulent en savoir davantage sur notre action. Nous nous sommes entourés d’un conseil scientifique réunissant des personnalités du monde académique, économique, politique, journalistique et associatif, tels que les Pr Bertrand Badie, directeur du troisième cycle en relations internationales à Sciences-Po, Jorge Braga de Macedo, ex-directeur du Centre d’aide au développement de l’OCDE, Josette N’guebou de l’université de Yaoundé-II ou Marwane Ben Yahmed, rédacteur en chef de Jeune Afrique/l’intelligent. Pour cette année, nous prévoyons d’effectuer une tournée en Afrique, de mobiliser la diaspora et d’organiser une conférence de presse sur le nouveau multilatéralisme africain. Nous prévoyons aussi de mettre sur pied les « Journées du développement » sur l’approche participative, en partenariat avec Afrique Initiatives (Michel Rocard), et de lancer un projet de formation à la bonne gouvernance pour les lycées et collèges africains.
Si notre action remporte un franc succès, nous recevons également des critiques formulées à l’encontre du Nepad. Ce programme est assimilé à un plan d’ajustement structurel déguisé, sans volet social. Le dialogue avec nos interlocuteurs révèle des craintes justifiées. Aujourd’hui, les actions engagées dans le cadre du Nepad ne touchent toujours pas la base. L’Afrique d’en bas veut connaître le Nepad, participer à sa construction et à sa mise en uvre. Ne soyons pas les fossoyeurs de ce énième plan africain, le monde nous regarde.
Nous plaçons cette année sous le signe de la bonne gouvernance, condition de la réussite du Nepad. La revue par les pairs dans sa forme actuelle est-elle suffisante ? Nous estimons que cet exercice mérite un examen attentif et une appropriation citoyenne. Pour cela, il faudrait que les populations africaines reprennent confiance en elles et croient en leur capacités d’influencer leur destin.

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