Refroidissement au sommet

Publié le 15 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

S’il avait voulu humilier José Luis Zapatero, président du gouvernement espagnol, George W. Bush ne s’y serait pas pris autrement. Pendant que Madrid attendait une réponse à son message de félicitations adressé à Washington dès la victoire du candidat républicain, ce dernier recevait, le 9 novembre, à la Maison Blanche, le prédécesseur de Zapatero, José María Aznar. Un camouflet diplomatique qui n’augure rien de bon pour un gouvernement espagnol pourtant soucieux d’améliorer ses relations avec les États-Unis.

À l’évidence, ça prendra du temps. D’ores et déjà la droite espagnole rend les socialistes responsables de l’abandon du projet de transfert du centre d’opérations de la sixième flotte américaine de Naples vers la base navale de Rota, sur la côte andalouse. Un projet qui aurait créé des milliers d’emplois et sauvé de la banqueroute les chantiers navals Izar. Même si l’armée US n’a pas l’intention de quitter Rota et sa position stratégique à l’entrée du détroit de Gibraltar, elle ne considère plus l’Espagne comme un allié stratégique. Un revirement qui a aussitôt entraîné l’annulation par l’armée israélienne de contrats de construction de frégates par Izar. Plus inquiétant encore : il semble que l’Espagne devra désormais se passer du soutien américain dans le conflit qui l’oppose au Maroc sur la question de la souveraineté des enclaves de Ceuta et Melilla. Bush n’a visiblement pas apprécié que, plusieurs mois après le retrait des troupes espagnoles d’Irak, Zapatero récidive en déclarant depuis Tunis, où il était en visite officielle, que la paix serait vite obtenue « si d’autres pays ayant des troupes en Irak suivaient l’exemple espagnol ».

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En dépit des nombreuses tentatives de ses ministres pour arrondir les angles, il semble que Zapatero ait du mal à se départir d’un certain antiaméricanisme. Le 12 octobre 2003, lors du défilé militaire de la fête nationale espagnole, la délégation socialiste qu’il conduisait était restée ostensiblement assise au passage de la bannière étoilée. En 2004, sous le gouvernement socialiste, il n’y avait plus de drapeau américain…

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