L’absurde fin de la guerre d’Algérie dans « Jacques et la corvée de bois »
Dans « Jacques et la corvée de bois », Marie-Aimée Lebreton retrace l’histoire d’un homme contraint à la guerre. Un deuxième roman aux influences camusiennes, dans une Algérie en transition.
Jacques et la Corvée de bois de Marie-Aimée Lebreton est un tableau impressionniste. Cent quatre chapitres dans ce roman dense et intense comme autant de traits de pinceau plus ou moins épais.
Parfois, ils s’étalent sur deux lignes, parfois sur deux pages. Jamais plus. Des petites touches, donc, où tout s’exprime avec une économie de mots. L’épure épouse la simplicité de Jacques, le personnage principal, « quelqu’un de bien », comme le décrivent les premiers mots.
Jacques va faire son service militaire en Algérie, à Fort-de-l’Eau, l’actuelle Bordj El Kiffan, dans la wilaya d’Alger. Il y va presque sur un malentendu, pour faire plaisir à son père et pour coller à l’image qu’avait de lui sa mère, morte d’un cancer. On pense à la façon dont Bardamu se retrouve enrôlé malgré lui dans la guerre dans Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.
Continuer le sale boulot
Ainsi Jacques traverse-t-il la Méditerranée, à l’aventure, mais sans réelle conviction. Une fois sur l’autre rive, impossible de faire marche arrière. Il faut composer avec la situation : « En Algérie, les événements touchaient à leur fin et la mission du 35e régiment consistait à “accompagner la transition” ». En d’autres termes, la guerre est déjà perdue, mais il faut continuer le boulot. Y compris le sale boulot.
Bien s’informer, mieux décider
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