Mercenaires, levez-vous !

Publié le 15 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Le procès de dix-neuf personnes, dont quatorze mercenaires présumés, accusées d’avoir tenté, en mars 2004, de renverser le président équatoguinéen Teodoro Obiang Nguema, reprendra – sauf nouveau rebondissement – le 16 novembre. Ouvert le 23 août, il avait été suspendu une semaine plus tard, à la demande du procureur général de l’État José Olo Obono, pour « complément d’information », à la suite de l’arrestation, en Afrique du Sud (où il réside), de Mark Thatcher, fils de l’ancien Premier ministre britannique, soupçonné d’avoir financé l’opération.
Le juge Obono espérait profiter de l’ajournement pour auditionner ce dernier, mais n’a pu finalement le faire, notamment parce que les avocats de Mark Thatcher, qui prennent la Guinée équatoriale, un émirat pétrolier d’Afrique centrale, pour une « République bananière » dont le système judiciaire est « tenu par des voyous », ont multiplié les incidents de procédure. Inculpé en août pour infraction à la loi sud-africaine interdisant le mercenariat, le fils Thatcher doit répondre de son implication présumée dans la tentative de putsch devant un tribunal du Cap, fin novembre.

Le procès de Malabo reprend donc avec, dans le box des accusés, huit Sud-Africains, six Arméniens et cinq Équatoguinéens, dont un ancien vice-ministre. Dès l’ouverture des débats, le 23 août, le procureur avait annoncé son intention de requérir la peine de mort contre le Sud-Africain Nick du Toit, chef présumé du groupe de mercenaires arrêtés le 7 mars 2004 à Malabo, et des peines de vingt-six à quatre-vingt-six ans de prison contre les autres accusés. Mais, dans une récente interview à Jeune Afrique/ l’intelligent, le président Obiang Nguema, attendu en France ce 16 novembre (le jour même de la reprise des auditions), a exclu toute exécution capitale dans un pays où elle existe encore de jure.
Soixante-dix autres individus, soupçonnés d’être impliqués dans cette affaire à forts relents de pétrole avaient également été interpellés le 7 mars, alors qu’ils se trouvaient à bord d’un avion en escale sur l’aéroport international d’Harare, au Zimbabwe. Le 10 septembre, soixante-sept d’entre eux ont été condamnés à des peines de douze à seize mois de prison pour « non-respect des lois sur l’immigration ou sur l’aviation ». Leur chef, Simon Mann, cofondateur de la célèbre firme sud-africaine de mercenaires Executive Outcomes, a écopé, lui, de sept ans de prison ferme.

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