Sénégal : Guy Marius Sagna, une certaine idée de la lutte
Le militant a passé la journée en garde-à-vue le 10 août, alors qu’il déposait une demande d’autorisation de manifestation. Ses détracteurs lui reprochent de l’avoir un peu cherché. À tort ou à raison ?
De ses diverses arrestations et incarcérations, il dit avoir perdu le compte. Ou plutôt : préférer ne pas le tenir. Ce qui est sûr, c’est que le scénario de sa dernière interpellation a comme un air de déjà-vu.
Il est 10 heures du matin, ce lundi 10 août, quand le militant « anti-impérialiste » se rend à quelques pas du palais présidentiel, dans le centre-ville de Dakar, pour informer le préfet Alioune Badara Samb de l’organisation d’une « marche pacifique », prévue le vendredi suivant. La marche, une initiative commune des plateformes citoyennes Aar li nu bokk, Noo lank et Doy na, a de nombreux mots d’ordre : pas moins de vingt-cinq 25 points différents. Avec une constante, la défense des droits : ceux des salariés, des étudiants, des villageois, de l’environnement…
C’est après le dépôt de cette lettre à de la préfecture que Guy Marius Sagna a, selon ses dires, été abordé par une quinzaine de policiers. « Ils nous ont reproché de créer un rassemblement. À quatre, est-ce qu’on peut vraiment parler de rassemblement ? J’ai refusé de les suivre et ils m’ont emmené de force », raconte le militant.
Jeu du chat et de la souris ?
Arrêté, placé en garde-à-vue pour « attroupement sur la voie publique », il sera finalement relâché à la fin de la journée. « Ils se sont ravisés au vu de l’innocuité des charges », affirme son avocat, Me Koureyssi Ba, qui parle d’« acharnement ». La vidéo de son interpellation musclée, sur laquelle on voit une petite dizaine de policiers embarquer l’activiste sans ménagement, aura eu le temps de faire le tour des réseaux sociaux, et de créer le buzz.
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