Et le désert refleurira…

L’Université des Cinq Continents ouvrira ses portes en janvier 2005 à Tombouctou.

Publié le 15 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

L’Université ouverte des Cinq Continents est née, il y a neuf mois, dans l’esprit fertile de Jean-Michel Djian, professeur à l’université Paris-VIII et directeur d’un DESS en coopération artistique internationale. Fidèle aux principes qui avaient présidé à la création de l’université en 1968, à Vincennes, elle se fonde sur le procédé du compagnonnage et permet l’insertion personnalisée des étudiants. Mais pourquoi avoir choisi de l’édifier au Mali, et plus particulièrement à Tombouctou ? « Pour le silence, un élément fondamental pour la réflexion », explique l’auteur du projet. Comme l’a répété Théodore Monod, à qui ce nouvel établissement rendra un hommage appuyé, le désert, loin du bruit et de la fureur du monde moderne, est naturellement prédisposé à devenir un creuset intellectuel. Le passé de Tombouctou et le mythe qui entoure son origine concourent à faire de ce lieu privilégié un pôle d’excellence, ouvert aux meilleurs étudiants des universités africaines.
La première session de l’Université des Cinq Continents se déroulera du 10 au 18 janvier 2005, autour du thème « Penser la diversité culturelle en termes de création et de professionnalisation ». Elle accueillera cent cinquante étudiants, dûment sélectionnés sur lettre de motivation, en provenance des deuxième et troisième cycles des universités nord-africaines, subsahariennes et malgaches. Les conférences auront lieu au centre Ahmed-Baba, qui conserve d’anciens et précieux manuscrits religieux. À la fin de la semaine, si leur rapport de fin de session est satisfaisant, les étudiants pourront obtenir le « compagnonnage » d’un intervenant pour « continuer le dialogue » pendant une année supplémentaire. Coût total de l’opération : 1,2 million d’euros. Le professeur Jean-Michel Djian a rapidement trouvé des sponsors, à commencer par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), bientôt suivie par l’Union européenne, la coopération française, belge et luxembourgeoise, ainsi que des fondations privées.
Les intervenants ne se sont pas fait prier non plus : le physicien malien Cheick Modibo Diarra ; l’Américain John Hunwick, professeur d’histoire et des religions, directeur du département histoire africaine de la North Western University à Evan Chorton (Illinois) ; l’écrivain antillais Édouard Glissant ; le sculpteur sénégalais Ousmane Sow ; le professeur Toshio, de l’université de Tokyo ; Raymond Weber, luxembourgeois, ancien directeur du Conseil de l’Europe, spécialiste de Joseph Ki-Zerbo et d’Amadou Hampâté Bâ ; l’ancienne ministre de la Culture malienne Aminata Traoré ; et son homologue actuel, le cinéaste Cheick Oumar Sissoko… La liste n’est pas exhaustive. Mais l’événement phare de cette session sera la tenue d’une vidéoconférence avec le célèbre écrivain antillais Aimé Césaire, fondateur du concept de négritude avec Senghor et Damas.

Inscriptions et renseignements :
www.universite-cinq-continents.org

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