Cacao ivoirien dans le potage

Bisbilles entre les producteurs et le pouvoir.

Publié le 17 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

.Les responsables du Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs café-cacao (FDPCC) de Côte d’Ivoire se sentent en grand danger depuis que le domicile de
l’un deux, qui requiert l’anonymat, a été mitraillé dans la nuit du 7 au 8 novembre par des hommes en treillis. Le FDPCC s’est montré particulièrement hostile, depuis le mois d’août, au rachat de Dafci, la filiale de négoce cacao du groupe Bolloré en Côte d’Ivoire,
par Cofimap, un holding financier rassemblant le Fonds de régulation et de contrôle du café-cacao (FRC), la Banque nationale d’investissement (BNI) et le Fonds de garantie des
coopératives café-cacao (FGCCC). Ce holding serait contrôlé, sous des prête-noms, par des hommes clés du régime. Les responsables du FDPCC n’ont d’ailleurs pas hésité à faire descendre les producteurs dans la rue, en août, avec des pancartes hostiles au ministre de l’Économie et des Finances Paul Bohoun Bouabré, qui, selon eux, serait l’instigateur de cette opération visant à mettre la main sur une part importante de l’activité du négoce de cacao ivoirien (voir J.A.I. n° 2286). Les violences en Côte d’Ivoire ont par
ailleurs provoqué une flambée des cours du cacao à plus de 1 000 livres sterling la tonne, le 8 novembre, à Londres, soit leur plus haut niveau sur les trois derniers mois. Les grandes entreprises de négoce redoutent que les troubles et les opérations militaires ne se traduisent par un blocage des routes, ce qui empêcherait les paysans d’acheminer leur récolte vers les ports d’exportation d’Abidjan et de San Pedro, les acheteurs ne souhaitant pas se rendre en brousse pour des raisons de sécurité.

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