Libye : que cache la montée en puissance des tribus ?
Face aux camps rivaux de Tripoli et Benghazi, les puissantes tribus libyennes sont de plus en plus mises en avant en tant qu’arbitres. Une stratégie en apparence inclusive qui pourrait cependant compromettre la création d’un État de droit.
Cela fait des mois que les puissances soutenant le maréchal Khalifa Haftar tentent de réunir et promouvoir des leaders de tribus libyennes sur la scène diplomatique.
Ces tractations – menées par l’Égypte avec le soutien de la France et des Émirats arabes unis – ont fini par aboutir à une nouvelle conférence et une séance de déclarations publiques au Caire, le 16 juillet dernier.
Une dizaine de chefs tribaux étaient venus annoncer leur soutien à une potentielle intervention militaire égyptienne au président Abdel Fattah al-Sissi, assis au milieu de l’estrade.
«Nous avons besoin du soutien de l’Égypte pour expulser le colon turc», affirmait Mohamed al-Misbahi, présenté alors aux médias comme le chef du conseil suprême des cheikhs et tribus.
Version biaisée
Formé il y a seulement cinq mois, ce nouvel organe est en réalité présidé par une figure pro-Haftar de Tarhounah, où des charniers ont été découverts en juin dernier.
Ses membres – pour la majorité issus des tribus arabes – forment une « version de facto biaisée et restreinte de la Libye, dont les Amazighs, les Toubas (présents aussi au Tchad et Niger) et les grosses villes de la Tripolitaine sont écartés », précise Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye.
L’Égypte et les Émirats arabes unis cherchent à écarter l’encombrant maréchal Haftar.
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