Économie : les hommes clés du nouveau gouvernement algérien
Le président Abdelaziz Bouteflika a procédé le 5 mai à un remaniement partiel du gouvernement dirigé par Abdelmalek Sellal. Un noyau dur au sein de la nouvelle équipe ministérielle devra s’atteler rapidement à trouver des réponses aux défis nombreux et pressants de l’économie algérienne. En voici les acteurs majeurs.
Nul besoin de rappeler les défis auxquels est confrontée l’économie algérienne. Entre la nécessaire diversification d’une économie dominée par les hydrocarbures, le recul continu du secteur industriel, les déficits publics récurrents, l’effondrement de l’excédent commercial et la persistance du chômage des jeunes, il n’y a que l’embarras du choix. Pourtant, dans le remaniement partiel du gouvernement algérien opéré par Abdelaziz Bouteflika le lundi 5 mai, c’est le choix de la continuité qui a été privilégié. Revue de troupe.
Énergie
Jugé « prioritaire », le ministère de l’Industrie en est à son troisième titulaire depuis 2012, alors que la production industrielle du pays plafonne à 5% et que l’excédent commercial se creuse.
À l’énergie, Youssef Yousfi, en poste depuis 2010, garde la main sur un portefeuille-clé de l’économie algérienne (98% des revenus du pays). S’il justifie d’une réelle expérience dans ce domaine – ancien directeur général de Sonatrach entre 1985 et 1988, il a été ministre de l’Énergie de 1997 à 1999 – il se retrouve aujourd’hui, à 73 ans, à devoir négocier la délicate transformation que le secteur hydrocarbures algérien entamé avec l’approbation en 2013 de la loi sur l’exploitation des gisements de schiste.
Et ce alors que le besoin d’accroître les recherches en amont pour découvrir de nouveaux gisements (les exportations n’ont pas cessé de baisser ces dernières années) et de contenir la demande énergétique intérieure se fait de plus pressant.
Industrie
Le ministre de l’Énergie algérien perd en revanche le portefeuille des mines. Ce dernier revient au tout nouveau ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Âgé de 62 ans, celui qui dirigé la communication du candidat Bouteflika durant l’élection présidentielle de 2014, retrouve un poste qu’il a occupé en 1996, avec cette fois la tâche supplémentaire de négocier l’application du tout nouveau Code des Mines, entré en vigueur cette année.
Poste jugé « prioritaire », le ministère de l’Industrie en est tout de même à son troisième titulaire depuis septembre 2012, alors que la production industrielle du pays plafonne péniblement à 5%, contre 7,5% en 2000 et près de 15% dans les années 1970. L’enjeu est pourtant clair : réduire la facture des importations de marchandises qui a représenté 54,85 milliards de dollars, en 2013.
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Déficits budgétaires et commerciaux
Au ministère des Finances, exit Karim Djoudi, remplacé par Mohamed Djellab qui était, jusqu’à sa nomination, ministre délégué en charge du Budget. Âgé de 63 ans, l’ancien PDG du Crédit populaire d’Algérie (banque publique) devra assainir les écuries d’Augias.
L’équilibre des comptes publics s’est fortement dégradé au cours des dernières années. À titre d’exemple, la loi de finances 2014 prévoit des dépenses publiques avoisinant 100 milliards de dollars et un déficit budgétaire de 18% du PIB.
Enfin, à 55 ans, Amara Benyounes prend le portefeuille du Commerce. Proche soutien du président Bouteflika, c’est le troisième poste ministériel qu’il occupe depuis septembre 2012. Celui qui était ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement devra tenter d’enrayer l’effondrement continu de l’excédent commercial du pays qui a chuté de 48,5% en 2013 à 11,06 milliards de dollars. Celui dont l’ambition, exposée au cours d’un entretien accordé à Jeune Afrique en décembre 2013, est de « dépoussiérer l’économie algérienne », devra s’atteler vite à la tâche. Et pour cause : l’excédent commercial de l’Algérie a chuté de 22,6% au premier trimestre 2014, à 2,6 milliards de dollars contre 3,36 milliards il y a un an.
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