Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 15 octobre 2007 Lecture : 6 minutes.

Il y avait bien un pilote congolais
– Nous avons lu avec intérêt Le « Plus » de Jeune Afrique intitulé « Congo. Entre ombre et lumière » (J.A. n° 2431-2432) ainsi que le courrier d’une de vos lectrices se demandant, après avoir lu l’article sur le nouvel aéroport d’Owando : « Y a-t-il un pilote congolais dans l’avion ? » (J.A. n° 2437). La réponse à cette question est oui ! En effet, notre pilote J.-C. Merle des Îles, cité dans l’article, est né au Congo-Brazzaville et il possède la double nationalité française et congolaise. Nos autres pilotes sont européens, mais cela est lié au fait que notre flotte est récente, d’où la pénurie de pilotes qualifiés sur ces types de machine.
Par ailleurs, nos hôtesses navigantes (5 + 1 stagiaire) sont congolaises sans compter tous nos agents au sol (mécaniciens, agents de piste, agent d’opérations)
Gustave Ambendze, chef d’escale, Equaflight, Brazzaville, République du Congo

Encore un crash meurtrier à Kinshasa
– Il y a onze ans, tout le Congo était endeuillé par le crash d’un Antonov russe qui avait fait près de 300 morts au marché « Type-K » à Kinshasa Ndolo. On croyait qu’un tel drame ne se répéterait plus. En voilà un deuxième. Peut-être un troisième surviendra dans quelques mois.
Il n’y a pas longtemps, l’Union européenne a publié une liste des compagnies interdites dans son espace aérien. Cinquante d’entre elles étaient de RDC. Tout le monde pensait que les autorités congolaises allaient sauter sur l’occasion pour assainir l’espace aérien. Malheureusement, il n’en a rien été. Depuis la publication de cette liste, il y a eu beaucoup d’autres accidents dans l’indifférence totale des autorités congolaises.
Pour moi, tant que la corruption et le trafic d’influence seront la règle et non l’exception punissable en RDC, le ciel congolais et d’autres secteurs de la vie ne seront jamais assainis.
Christian Etongo-Ilengo, Ouagadougou, Burkina Faso

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Le message de l’Afrique
– Le discours de Sarkozy à Dakar, en juillet dernier, continue de faire beaucoup de bruit. Mais je crois que nous, Africains, devrions dépasser les réactions épidermiques (tout à fait légitimes) et lire derrière les lignes de cette nouvelle politique qui se veut en rupture.
Tout d’abord, et ce n’est un secret pour personne, le nouveau président français ne place pas du tout l’Afrique dans ses priorités. Certains y verront du cynisme, d’autres du réalisme de la part d’une France qui de toute façon perd pied sur le continent. Mais, en renonçant à l’Afrique, cette nouvelle politique renonce en quelque sorte à une vision de la grandeur de la France dans le monde, puisque notre continent a toujours été le dispositif clé de l’affirmation française sur la scène internationale.
Le deuxième enseignement de ce discours de rupture, c’est une autre forme de renonciation qui consiste à considérer que les dirigeants politiques de nos pays sont exempts de tout reproche, puisque nos maux ne viendraient que de notre nature même et non de la manière dont nous sommes dirigés. En ce sens, Sarkozy fournit un alibi rêvé à nos hommes politiques. Et là, Sarkozy ne s’inscrit pas en rupture avec Chirac qui considérait la démocratie comme un luxe pour nos pays, mais bien avec Mitterrand et le discours de La Baule.
Le troisième enseignement concerne le rôle et la place de l’homme africain dans le monde. Je suis de ceux qui pensent et soutiennent que l’homme africain existe. Nous, africains, avons un passé que nous devons assumer avec fierté. Nous ne sommes ni pires ni meilleurs que les autres peuples, mais nous portons en nous des valeurs, un esprit, une manière d’être et surtout une relation avec la nature et l’environnement unique. En ces temps où le modèle occidental de développement et de progrès connaît des limites, l’Afrique peut et doit apporter un message au monde sur sa propre conception du progrès. Et ce que monsieur Sarkozy considère comme une tare de l’homme africain est, en réalité, une conception du temps, du progrès et de l’environnement que nous devons assumer avec fierté. Cela s’appelle du développement durable.
Baker Joma-Amada, Caen, France

Sfaxiens et Djerbiens
– Le régionalisme en Tunisie existe, et n’est pas une exclusivité des Tunisois (voir l’article « Que reste-t-il des Tunisois ? » J.A. n° 2438). J’ai pu constater plus d’une fois la rivalité entre les habitants de villes voisines, entre les Keffois et les Jendoubiens, entre les Sfaxiens et les Kerkennais, entre les Monastiriens et les Soussiens, etc. Pensez-vous qu’un mariage entre l’enfant d’une famille sfaxienne et celui d’une famille djerbienne se passera sans grincement de dents des deux côtés ? Chaque ville a ses baldiyas, ses habitants de souche, chaque région a ses spécificités. Les Djerbiens ont le sens du commerce, les Sfaxiens sont de gros travailleurs, les gens du Sud ont le sens de l’honneur et de la parole donnée On peut présenter les choses de manière à ménager la susceptibilité de chacun.
M’hamed Ali B., Gammarth, Tunisie

Où est la bonne gouvernance ?
– Que représente le développement sous nos cieux, ici en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire ? Une frange minoritaire qui se trouve être concentrée au sommet de l’État accapare la richesse pendant que le reste de la population vit dans des conditions extrêmement difficiles.
Seguy N.D. Franck Michael, Abidjan, Côte d’Ivoire

Kouchner en Rambo
– Depuis sa nomination a la tête du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner n’a pas démenti sa vocation de défenseur des idées et des objectifs d’Israël. Car comment expliquer cette obstination à porter un coup à l’Iran et mettre un terme a son programme nucléaire ? Quelqu’un peut-il me rappeler une prise de position de M. Kouchner au temps du massacre de Jénine par Sharon ? Ou quand Israël bombardait le petit et paisible Liban durant l’été 2006 ?
On a l’impression de voir les rôles inversés. Voici une France qui menace de faire la guerre et une Amérique qui essaie de calmer le jeu ! C’est drôle comme le monde change et comme les alliances changent aussi. On se croirait dans une salle de cinéma en train de voir un navet américain, type Rambo.
La sagesse de la politique française d’antan doit revenir sans tarder. On peut comprendre qu’un Bush fasse la guerre, les pauvres Américains n’ont pas d’histoire, mais pas un pays comme la France.
Hédi Ayari, Tunis, Tunisie

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Style admirable
– Je lis de temps en temps Jeune Afrique que j’achète au petit kiosque de la rue de la République à Kairouan.
Je trouve les « Carnets de route » très bien faits et fort instructifs. J’ai beaucoup apprécié le récent texte intitulé « À la recherche du Maroc éternel » et signé par Saïd Ben Slimane (J.A. n° 2433). J’espère que vous publierez d’autres articles de ce correspondant dont le style est admirable.
John Fawdry, Kairouan, Tunisie

Le messie et le sida
– J’ai lu avec intérêt l’article que vous avez consacré au président de la Gambie (J.A. n° 2437). Je suis vraiment stupéfait : guérir le sida avec des herbes médicinales, cela relève de l’utopie. Et même si Yahya Jammeh était investi d’une mission divine, il n’est pas le messie
Hocine Boulahrouz, Aïn Beida, Algérie
Le nom du label
n Merci de nous avoir signalé que les prochaines Transmusicales de Rennes, en décembre prochain, accueilleront le Centrafricain Bibi Tanga (J.A. n° 2439, page 9). Une précision, toutefois : l’album qu’il vient de sortir a pour nom Yellow Gauze, et non L’Inlassable, qui est celui du label.
Lou D., Clichy-sous-Bois, France

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Mon admiration à B.B.Y.
– J’ai lu avec beaucoup d’intérêt, à l’Alliance française de Bangui, l’éditorial intitulé « La bonne distance » (J.A. n° 2437). Béchir Ben Yahmed administre une magistrale leçon de bon sens et de savoir-faire politique à Nicolas Sarkozy, en rapport avec sa volonté effrénée de rapprochement avec les États-Unis. Je tenais à lui exprimer mon admiration pour ce « papier ».
Nicolas Ndagiye, Bangui, République centrafricaine

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