Sus au PKK !

Publié le 15 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

La décision a été prise le 9 octobre à Ankara, au cours d’une réunion du comité antiterroriste qui rassemblait, entre autres, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le président Abdullah Gül et le général Yasar Büyükanit, chef d’état-major des forces armées turques : « Toutes les mesures juridiques, économiques, politiques nécessaires, y compris, s’il le faut, une opération au-delà de la frontière, seront prises pour éliminer l’organisation terroriste présente dans le pays voisin. »

L’organisation visée est évidemment le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le « pays voisin », l’Irak. Vecdi Gönul, le ministre turc de la Défense, a précisé à l’agence de presse Anatolia que les unités spéciales n’auraient nul besoin de l’autorisation du Parlement pour poursuivre les rebelles séparatistes kurdes de l’autre côté de la frontière.
La décision des autorités turques est la conséquence de l’intensification des attaques menées depuis un an par les rebelles du PKK à partir de leurs bases dans les montagnes du nord de l’Irak. Les 7 et 8 octobre, deux attentats dans le Sud-Est anatolien (à Sirnak et à Diyarbakir) ont ainsi causé la mort de quinze soldats turcs.
Le général Edip Baser, l’ancien émissaire du gouvernement turc aux États-Unis pour toutes les questions impliquant le PKK, souligne que « les forces de sécurité ont des plans d’action très précis qui pourront être mis en uvre dans les meilleurs délais ».

la suite après cette publicité

Les Turcs ont massé cent mille soldats à la frontière irakienne et il ne fait aucun doute que les raids de commando se sont intensifiés ces derniers mois. Malgré la décision du 9 octobre, une opération de grande envergure nécessiterait une autorisation du Parlement. Il ne semble pas en être question pour l’instant. L’accord de coopération antiterroriste signé le 28 septembre entre Ankara et Bagdad encourage les échanges de renseignements, mais exclut toute opération militaire. Le gouvernement de Nouri al-Maliki a donc logiquement protesté contre les velléités d’intervention turques contre les bases du PKK. Les États-Unis, peu désireux de voir s’embraser le Kurdistan irakien, la région actuellement la moins touchée par les attentats terroristes, y sont eux aussi résolument hostiles, comme l’a rappelé Ross Wilson, leur ambassadeur à Ankara.
Longtemps très étroites, les relations américano-turques se sont dégradées depuis l’invasion de l’Irak, en 2003. Et ce n’est sûrement pas l’adoption par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, le 10 octobre, d’une résolution assimilant les massacres d’Arméniens, en 1915, à un génocide qui risque d’arranger les choses. Le texte, auquel l’administration Bush est très opposée, pourrait être mis au vote en séance plénière à la mi-novembre.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires