Réduire la fracture sociale

Malgré la croissance, les conditions de vie des Burkinabè restent précaires, surtout en milieu urbain.

Publié le 15 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Au cours de la dernière décennie, le Burkina a bénéficié d’un environnement macroéconomique stable et d’une croissance économique moyenne de 5,6 % depuis 1994, et ce malgré un ralentissement lors de la première année de la crise ivoirienne en 2002-2003. Conséquence logique, le taux de pauvreté a légèrement baissé, la proportion de la population vivant avec moins de 230 F CFA (environ 0,30 euro) par jour passant, selon la Banque mondiale, de 54,6 % en 1998 à 46,4 % en 2003. Le Burkina reste toutefois 174e sur 177 pays au classement de l’indice du développement humain établi par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Des efforts restent donc à accomplir.
Les enquêtes menées sur les ménages en 1994, 1998 et 2003 ont démontré que si la pauvreté enregistrait un léger recul en zone rurale, elle s’accentuait, au contraire, dans les villes. De fait, les campagnes bénéficient des retombées de la production cotonnière et de la mise en place du Programme national de gestion des terroirs. Financé à hauteur de 58 % par la Banque mondiale, ce plan a permis de mettre à disposition des communautés villageoises plus de 34 millions d’euros pour la mise en uvre de microprojets (infrastructures agricoles, hydrauliques, sanitaires et scolaires). Selon Salif Diallo, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, ce programme est « celui qui a connu le plus de succès en termes d’impacts sur les conditions de vie des populations rurales ». Entraînant un recul de 9,5 points de l’incidence de la pauvreté dans les campagnes.
Ces bons résultats ne sauraient pour autant occulter une situation en deçà des attentes. La croissance économique enregistrée ces dernières années n’a eu, en effet, que très peu de conséquences sur le marché de l’emploi. Au Burkina, le secteur principal reste l’agriculture, qui emploie 85 % de la population active et produit 30 % du produit intérieur brut (PIB). Dans le secondaire et le tertiaire, le secteur informel représente également 30 % du PIB, alors que le secteur formel, qui emploie 4 % seulement de la population, garantit 40 % du PIB. Cette faible productivité, conjuguée au fort taux de croissance de la population (+ 2,9 %), entraîne d’importantes inégalités sociales. Plus de la moitié des enfants ne vont pas à l’école et 80 % de la population active ne sait ni lire ni écrire – proportion qui peut atteindre 91 % dans certaines zones rurales. Les services sanitaires de base font également défaut, tout comme l’accès à l’eau potable.
Pour faire face à ces difficultés, les autorités ont entrepris d’importantes réformes économiques et mis en uvre le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Objectifs : accroître le PIB par habitant d’au moins 4 % par an à partir de 2004, ramener l’incidence actuelle de la pauvreté à moins de 35 % d’ici à 2015 et accroître l’espérance de vie à 60 ans minimum d’ici à 2015 (grâce notamment à une baisse des taux de mortalité maternelle, infantile et juvénile). Par ailleurs, le gouvernement a mis en place un certain nombre de programmes spécifiques visant à promouvoir la création d’emplois à travers le financement de microprojets et d’entreprises. Tout en continuant d’investir dans l’éducation et la santé.

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