En Italie, des migrants tunisiens menacés d’expulsion

Plus de 4 000 Tunisiens ont débarqué dans la péninsule italienne durant le mois de juillet. Après avoir été mis en quarantaine sur des ferrys en raison du coronavirus, ils vivent dans la crainte d’être renvoyés au pays.

Un bateau de migrants près des côtes libyennes, le 10 janvier 2020 (illustration). © Santi Palacios/AP/SIPA

Un bateau de migrants près des côtes libyennes, le 10 janvier 2020 (illustration). © Santi Palacios/AP/SIPA

Arianna Poletti

Publié le 17 août 2020 Lecture : 4 minutes.

« Kais Saïed, tes électeurs, c’est nous ! » C’est ainsi que commence une vidéo postée sur les réseaux sociaux par un groupe de migrants tunisiens arrivés en Italie. Elle montre une dizaine de jeunes dans un couloir du ferry Azzurra, au large du port de Trapani – à l’Ouest de la Sicile, plus proche de Tunis que de Rome – où les Harragha [migrants clandestins venus du Maghreb] sont placés en quarantaine avant d’être renvoyés en Tunisie. Ils pointent du doigt leur président et demandent des explications : « Kais Saïed, as-tu signé un nouvel accord d’expulsion ? »

Dans une autre vidéo tournée à Lampedusa et publiée cette fois sur YouTube, d’autres jeunes racontent la crise économique qui les a poussés à quitter le pays et promettent de « manifester leur colère » si rien ne change.

Selon les données publiées par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), entre début juin et fin juillet, 5 655 Tunisiens ont pris la mer pour rejoindre illégalement les côtes de la Péninsule, à seulement 140 kilomètres de distance. Depuis le début de l’années 2020, le nombre des arrivées en Italie a triplé par rapport à l’année précédente.

Placés sur des ferrys

En raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, le ministère italien de l’Intérieur a alors décidé de placer ces nouveaux arrivants en quarantaine non pas dans les centres d’accueil présents sur le continent, déjà surpeuplés, mais sur des ferrys mis à disposition par les compagnies maritimes du pays, déployées le long des côtes siciliennes.

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