Point de rencontre

Véritable carrefour de la création africaine et internationale, la capitale accueille chaque année de nombreux événements. Revue de détail.

Publié le 15 octobre 2007 Lecture : 3 minutes.

En quarante ans, Ouagadougou a réussi la prouesse de devenir un pôle culturel actif. Mieux : la capitale burkinabè est même devenue la vitrine de la création continentale et internationale. Une double identité que Ouaga doit à la volonté politique de ses dirigeants, qui ont mis un point d’honneur à ne jamais renier leurs racines, tout en tenant compte des formes d’expression contemporaines. Aussi, pour éviter que le patrimoine culturel issu des terroirs ne soit uniquement assimilé à du folklore ou ne s’occidentalise, les autorités ont-elles encouragé la création artistique tant traditionnelle que moderne.
Si la ville bénéficie aujourd’hui d’un rayonnement international, c’est grâce à ses deux plus célèbres biennales : le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), devenu depuis sa création en 1969 « la référence » du septième art africain dans le monde entier, et le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao), inauguré en février 1988.
Mais Ouaga n’est pas seulement la capitale du cinéma et de l’artisanat africain. Au fil des ans, la ville a offert son plateau à d’autres manifestations, créées à l’initiative du gouvernement ou de privés, avec l’appui de partenaires étrangers, qui se sont progressivement enracinées dans l’univers culturel de la ville. Force est de reconnaître que les arts du spectacle ont occupé pendant longtemps le devant de la scène. Côté théâtre, pas moins de deux rencontres : le Festival international de théâtre pour le développement (FITD) et le Festival international de théâtre et de marionnettes de Ouagadougou (Fitmo). Côté musique, c’est le jazz qui détient la palme avec le très populaire Jazz à Ouaga, qui rassemble des musiciens du monde entier. Sans oublier le Festival des arts de la rue (Far), consacré à une forme d’expression de nouveau en vogue. Les passionnés de danse contemporaine, eux, se régalent avec Dialogue de corps, des rencontres chorégraphiques qui se déroulent chaque année en décembre.
Plus récemment, la peinture, jusqu’alors timidement représentée aux Fêt’Arts, a fait une percée dans la capitale burkinabè, avec la tenue des Rencontres internationales de peinture de Ouagadougou (Ripo). Une biennale créée par une jeune peintre burkinabè, Suzanne Ouédraogo, dont la première édition a réuni en novembre 2006 plus de quarante plasticiens venus d’Afrique, d’Europe et d’Asie. De quoi redorer l’image de la création picturale burkinabè, encore méconnue des populations locales.
Certaines manifestations culturelles, elles, affichent un parti pris nettement moins festif, voire carrément « intello ». Les Rencontres internationales sur la culture de Ouagadougou (Rico) sont ainsi l’occasion de débats animés, tandis que la Foire internationale du livre de Ouagadougou (Filo) réunit les passionnés de littérature.
Sa vocation de carrefour culturel, la capitale la doit aussi à la qualité de ses infrastructures. Pour abriter la création artistique et artisanale et accueillir les milliers de festivaliers qui y viennent chaque année, Ouaga s’est doté de nombreux espaces de rencontre et d’exposition, publics et privés : théâtres, salles de spectacles, cinémas, musées, galeries, boutiques, centres culturels, salles de congrès, etc. Parmi les lieux les plus connus figurent la Maison du peuple, le Théâtre populaire Désiré-Bonogo, le Théâtre national Koamba-Lankoandé, le Centre culturel français Georges-Méliès ainsi que le village artisanal du Siao.
La ville s’est également équipée d’une gamme variée d’hôtels et de restaurants. Simon Compaoré, le maire de la municipalité, a en outre fait un grand effort pour rendre la cité agréable, avec l’aménagement d’espaces verts et la construction de boutiques pour bronziers. Outre Ouaga 2000, nouveau quartier situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville, les aménagements en cours tels que la Zone d’activité commerciale et administrative (Zaca) prévoient eux aussi l’implantation d’équipements culturels et hôteliers.
Autant de projets qui renforcent le positionnement artistique de la capitale. Et qui donnent un coup de pouce au tourisme. À l’image de la ville, qui est en pleine extension, l’identité culturelle de Ouagadougou est, elle aussi, en perpétuelle ébullition. Pour le meilleur de la création burkinabè et africaine.

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