France-Émirats : les noces guerrières d’Emmanuel Macron et MBZ
Entre les ventes d’armes, l’opposition à l’islam politique et à l’activisme turc, Paris et Abu Dhabi ont développé des relations privilégiées. Une amitié qui se cultive au sommet du pouvoir, dans un tout petit cercle : « La cellule diplomatique de l’Élysée, Jean-Yves Le Drian et le président ».
À Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis, la France a imprimé sa marque sur le paysage. Depuis le pont Sheikh Khalifa, on peut désormais embrasser du regard trois lieux emblématiques du rayonnement français dans la pétromonarchie.
À l’ouest, la base navale de Mina Zayed, qui abrite l’état-major interarmées des Forces françaises. À l’est, flottant telle une méduse d’acier sur les bords de mer, le joyau de Jean Nouvel, le Louvre Abu Dhabi, qui a accueilli plus de deux millions de visiteurs depuis son ouverture, en novembre 2017. Au sud, l’université Paris-Sorbonne Abu Dhabi, qui a vu passer sous son dôme près de 2000 étudiants depuis sa création en 2006.
Défense, culture et éducation : ces trois piliers de la coopération franco-émirienne inspirent à Ludovic Pouille, ambassadeur de France aux Émirats de 2017 à 2020, l’image d’un « triangle d’or ». Lorsqu’il présente ses vœux à la veille de l’année 2019, la France brille en effet au firmament de la pétromonarchie : Abu Dhabi a décidé de réintroduire l’apprentissage du français dans les écoles publiques et s’apprête à accéder au statut de membre associé de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Côté économie, il y a la signature d’un accord d’investissement avec Mudabala, le fonds souverain émirati, qui promet un milliard d’euros pour le fonds Lac d’Argent destiné à soutenir le capital des entreprises françaises cotées.
Au commencement était Total
Et puis il y a Total, qui fête 80 ans de présence sur ces rives du Golfe persique, forant dans son riche sous-sol avant même que les Émirats ne deviennent une nation, en 1971. Total qui détient de nombreuses participations dans des concessions à terre et en mer, et qui en 2018, a renouvelé son partenariat sur l’offshore avec ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company) pour les 40 prochaines années. Total qui, en négociant sa présence pour les décennies à venir, aurait motivé la création de la base militaire.
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