Luanda, trop chère

Avec le boom pétrolier, le prix de l’immobilier flambe dans la capitale. Et le fossé entre riches et pauvres se creuse.

Publié le 15 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Luanda, capitale de l’Angola, le boom pétrolier a entraîné la flambée des prix de l’immobilier. Un phénomène qui prend depuis peu d’inquiétantes proportions. Dans le centre, les immeubles de bureaux situés sur le front de mer se vendent à des prix records, jusqu’à 6 500 dollars le mètre carré. L’appartement d’un expatrié s’y loue en moyenne entre 12 000 et 15 000 dollars par mois. « Plus cher qu’à Tokyo ou New York », s’alarme un diplomate. Même les investisseurs chinois, partenaires économiques privilégiés de l’Angola, n’en reviennent pas. Neal Zhou et Wu Jiao ont ouvert un bureau d’architectes et paient environ 10 000 dollars de loyer mensuel. Une somme qu’ils jugent « complètement folle. »

L’année dernière, l’Angola a exporté pour 30 milliards de dollars de pétrole. Une manne pour un pays de 17 millions d’habitants. Mais à mesure que la production d’or noir se développe et que le nombre d’expatriés augmente, les écarts de richesse se creusent à Luanda. Dans le sud de la ville, les résidences de luxe se construisent les unes après les autres, alignant derrière de hauts murs de sécurité des rangées de villas méditerranéennes et de palaces toscans réservés aux expatriés et à l’élite du pays. Parallèlement, les conditions de vie de l’immense majorité des habitants stagnent ou se dégradent. La classe moyenne peine à émerger. Et l’exode rural n’a pas arrangé les choses : la population de la capitale est passée de 600 000 habitants à l’indépendance en 1975, à plus de 4 millions aujourd’hui.

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Autour des quartiers d’affaires, beaucoup de Luandais continuent à vivre dans les bidonvilles, tels celui de Boa Vista, juché sur une décharge d’ordures au-dessus du port. Pis, la plupart des habitants n’ont pas de titres de propriété et peuvent être expulsés de force à tout moment. Selon un rapport conjoint de l’organisation angolaise SOS Habitat et Human Rights Watch, 20 000 personnes auraient été délogées à Luanda entre 2002 et 2006. Face aux accusations d’expropriation abusive et de spéculation immobilière, le gouvernement répond qu’il ne fait qu’améliorer la qualité de vie des populations. Selon, bien sûr, la loi de l’offre et de la demande.

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