Coup d’État au Mali : Ibrahim Boubacar Keïta a été arrêté

Ibrahim Boubacar Keïta et Boubou Cissé, le président et le Premier ministre maliens, ont été arrêtés par des militaires ce mardi en fin de journée à Bamako, quelques heures après le début d’une mutinerie au camp de Kati.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, lors du sommet du G5 Sahel Nouakchott, le 30 juin 2020. © Ludovic Marin /Pool via REUTERS/File Photo

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, lors du sommet du G5 Sahel Nouakchott, le 30 juin 2020. © Ludovic Marin /Pool via REUTERS/File Photo

Publié le 18 août 2020 Lecture : 2 minutes.

Ibrahim Boubacar Keïta se trouvait dans sa résidence de Sebenikoro, à Bamako, lorsqu’il a été arrêté par des militaires mutins, vers 16h30, heure locale. Il était alors en compagnie du Premier ministre, Boubou Cissé, et de son fils, le député Karim Keïta. Une information confirmée à Jeune Afrique par plusieurs sources gouvernementales et diplomatiques. IBK et son Premier ministre ont été emmenés vers le camp de Kati.

La tentative de coup d’État avait débuté dans la matinée. Des coups de feu avaient été entendus au camp militaire Soundiata-Keïta de Kati, situé à 15 km au nord de Bamako. Des hommes armés avaient fait irruption dans le camp à bord de pick-up, avant que des tirs ne soient échangés avec les militaires présents sur le site.

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Retranchés à Sebenikoro

« Des pick-up en provenance de Bamako, lourdement armés, ont pénétré dans le camp Soundiata-Keïta et les hommes à bord ont tiré en l’air. Il y a eu riposte de militaires présents, qui ont cru à une attaque », avait affirmé à Jeune Afrique un officier malien, sous couvert d’anonymat. Les tirs avaient ensuite cessé, mais la mutinerie s’était poursuivie et renforcée.

En milieu de journée, plusieurs centaines de jeunes s’étaient rassemblés sur la place de l’Indépendance, scandant des slogans favorables aux mutins de Kati.

Le président, Ibrahim Boubacar Keïta, s’était quant à lui retranché dans sa résidence de Sebenikoro, en compagnie du Premier ministre, Boubou Cissé. Karim Keïta, député et fils du président, était également présent. En fin de journée, une foule de manifestants s’était massée devant le domicile présidentiel. Le gouvernement avait alors appelé « à la raison et au sens patriotique » et avait demandé « de faire taire les armes ».

Plusieurs hauts-gradés aux mains des mutins

Quelques heures plus tard, sur les coups de 16h30 heure de Bamako, les mutins ont alors procédé à l’arrestation du président et de son Premier ministre, lesquels ont été emmenés et escortés dans leurs véhicules. Le ministre de la Défense, Ibrahima Dahirou Dembélé, et plusieurs hauts-gradés sont également aux mains des mutins et ont été emmenés vers le camp de Kati.

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La Cedeao et l’Élysée disent suivre la situation avec attention. Plus tôt dans la journée, le président français s’était entretenu avec son homologue malien pour faire le point. Emmanuel Macron avait également eu des entretiens avec plusieurs chefs d’État de la sous-région : l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Sénégalais Macky Sall et le Nigérien Mahamadou Issoufou, lequel est actuellement président en exercice de la Cedeao, avec laquelle Paris souhaite coordonner son action.

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