Les plantes médicaments

Publié le 15 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Certaines plantes utilisées par les médecins du XVIIIe siècle le sont encore aujourd’hui après que leur efficacité a été scientifiquement démontrée. Par exemple, la valériane s’est montrée aussi efficace contre l’insomnie qu’une moderne benzodiazépine. Ou encore, le millepertuis est prescrit (non sans risques) dans des états dépressifs légers. Tout comme l’harpagophytum dans certaines tendinites.
D’autres plantes sont devenues des traitements classiques. Depuis longtemps, la pervenche de Madagascar est à l’origine du traitement de certaines leucémies. Et l’artémisinine, extraite de l’armoise (d’abord asiatique et maintenant africaine), est devenue dans le monde entier un médicament vedette de la lutte antipaludique.

La phytothérapie suscite de plus en plus d’intérêt. Les recherches de plantes actives se poursuivent en de nombreux pays. En août 2006 et avril 2007, le Cardiovascular Journal of South Africa ?a publié des travaux concernant des effets hypoglycémiques, hypotenseurs ou cardiovasculaires de plusieurs plantes locales. Un congrès international sur ce thème vient d’ailleurs de se dérouler à Ouagadougou, au Burkina Faso, du 8 au 11 octobre.
Quelques observations personnelles ont conforté mon intérêt pour cet aspect de la médecine. Par exemple, une malade comateuse présentant les signes d’une intoxication par un médicament bien connu, la digitaline, a reconnu – après guérison – avoir pris en excès un médicament traditionnel (que nous avons retrouvé au marché). Autre exemple : un Indien diabétique avait un taux de sucre (glycémie) convenable dans le sang avec néanmoins certaines anomalies. Renseignements pris, il se soignait avec les noyaux pulvérisés d’un fruit dont j’ai pu observer l’efficacité chez des patients hospitalisés pour des diabètes bénins. Ou encore : ayant demandé à un professeur de botanique de la Faculté des sciences (qui avait « appris » les plantes avec son père garde-forestier) de me procurer une plante réputée hypotensive et d’usage courant, j’en fis bénéficier deux malades dont la tension artérielle baissa dans la journée de façon brutale dans un cas. D’où la nécessité d’une étude contrôlée et prolongée de ces traitements traditionnels.

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Les tradipraticiens pourraient faciliter la recherche en révélant les possibilités de certaines plantes. L’un d’eux me suggérait de leur accorder des « royalties » en cas de réussite. Pourquoi pas ? L’étude des chimpanzés pourrait aussi orienter les chercheurs puisqu’on a observé qu’ils consomment des plantes efficaces pour éliminer les vers intestinaux et cicatriser les plaies.
Le champ des études et des espoirs est immense puisqu’on ne connaît que 5 % de la flore terrestre.

*Membre correspondant de l’Académie de médecine (France).

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