Dans « Sublime Royaume », Yaa Gyasi explore les questions de transmission et d’héritage au cœur de la famille
Après le succès de « No home », récit sur sept générations, Yaa Gyasi publie « Sublime Royaume ». En s’intéressant aux relations familiales dans le cadre cette fois d’un huis clos mère-fille entre le Ghana et les États-Unis.
« La famille est comme la forêt : si tu es dehors, elle est dense ; si tu es dedans, tu vois que chaque arbre a sa place », dit le proverbe akan en préface du premier roman de Yaa Gyasi, Homegoing, retitré en français « No home ». Cette saga familiale retrace les trajectoires de demi-sœurs et leurs descendants depuis le pays fanti et ashanti, au XVIIIe siècle, jusqu’aux États-Unis des années 2000. Elle a propulsé l’autrice, à 27 ans, sur la scène littéraire internationale.
Déclenchée, raconte-t-elle, par un séjour en 2009 au Ghana, son pays de naissance qu’elle a quitté à l’âge de 2 ans, l’écriture de ce récit plonge, par l’intime, dans les ressorts de l’Histoire. Sans intention pédagogique : « Je ne pense pas que ce soit le rôle d’un écrivain de parler de l’Histoire à travers la fiction ou de changer le monde, considère celle qui a toujours voulu être auteure. Le mieux que l’on puisse espérer est une littérature avec une certaine résonance émotionnelle. »
Dynamique fascinante
Et Yaa Gyasi a le talent nécessaire pour décrire les émotions, pour que les personnages s’incarnent aisément, que ce soit par un récit choral dans No home ou dans l’intimité du « je » utilisé dans Sublime Royaume. Elle y explore à nouveau les relations de filiation avec perspicacité, cette fois entre une mère et sa fille. « C’est une dynamique fascinante, confie-t-elle. Il y a tant à dire sur les attentes, les ombres, la tendresse, le devoir et l’héritage. »
Bien s’informer, mieux décider
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