L’Afrique du Nord se renforce dans « Les 200 »
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« Les 200 premières banques africaines », numéro hors série de Jeune Afrique qui vient de paraître, présente comme chaque année une photographie exclusive et exhaustive de l’activité bancaire africaine. Le poids du secteur ne cesse de croître depuis l’origine de ce classement, et la règle s’applique également à cette huitième édition. Le cumul des actifs du Top 200 a progressé de 15 %, pour atteindre 772 milliards de dollars. En haut du palmarès, il y a désormais 91 banques, dont le total de bilan dépasse la barre du milliard de dollars, soit 15 de plus qu’il y a un an. Et en bas du classement, le total de bilan minimum pour entrer dans le Top 200 est à 247 millions de dollars, contre 150 millions il y a un an.
L’Égypte, l’Algérie et la Libye, dont les banques étaient silencieuses ou peu actives jusqu’à présent, affichent des progressions importantes. Bien que ce soient les filiales égyptiennes des groupes français qui affichent les plus fortes hausses, la National Bank of Egypt (NBE) réussit à bousculer l’ordre établi depuis plusieurs années dans « Les 200 », dont les cinq premières places étaient occupées par des groupes sud-africains. Avec un total de bilan en hausse de 18 %, à 32,7 milliards de dollars, elle arrive cinquième. Elle est également numéro un en Afrique du Nord, loin devant la Banque extérieure d’Algérie, dont les actifs ont pourtant progressé de 25 %, à 21,6 milliards de dollars. L’envolée des cours du pétrole n’est pas la seule explication à cette amélioration. Ce numéro spécial montre que la modernisation est en marche dans le pays, même si ses principales applications sont à mettre au profit des groupes étrangers plutôt qu’algériens.
Autre enseignement, les positions des banques reflètent de manière croissante la puissance économique du pays ou de la région dont elles sont issues. Si l’Afrique du Sud reste prédominante, avec 50 % des actifs, le Nigeria trouve cette année une position plus conforme à sa dimension. L’Afrique du Nord représente désormais un bon tiers du poids total, mais ses forces sont inégalement réparties (voir graphique). Exemples : le PIB algérien est le premier de la région, mais ses banques ne sont que troisièmes ; le PIB de la Tunisie est plus faible que celui de la Libye mais ses banques sont plus puissantes Le Maroc est le trublion du moment. Il affiche pour la troisième année consécutive un fort dynamisme, particulièrement manifeste si l’on étudie le trio de tête Attijariwafa Bank, BMCE Bank et Crédit populaire du Maroc (CPM). Leurs actifs progressent de 26 % pour BMCE à 34 % pour le CPM, et leurs PNB dans les mêmes proportions : + 34,5 % pour Attijari ; + 30 % pour la BMCE et + 26 % pour le CPM.
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