Happy end pour Sonatrach

Publié le 15 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Le groupe pétrolier algérien Sonatrach pourra commercialiser en Espagne autant de gaz naturel qu’il le souhaite. Ainsi en a décidé la Commission de l’énergie de ce pays, dans une résolution publiée le 6 octobre au Bulletin officiel. Passée inaperçue en Espagne, cette décision devrait contribuer à apaiser les tensions apparues depuis plusieurs mois entre les deux pays. Rappel des faits.
En février dernier, la Commission de l’énergie autorise Sonatrach à écouler sur le marché espagnol 1 milliard de m3 de gaz par an. Problème : le groupe public algérien réclame un volume trois fois plus important, arguant du montant de sa participation (36 %) dans le capital du gazoduc Medgaz, entre Béni Saf et Almería. Une participation que Sonatrach souhaite d’ailleurs augmenter de 10 % en rachetant les parts de Banco Santander dans le capital de la société pétrolière espagnole Cepsa, autre actionnaire de Medgaz. La décision de la commission espagnole est ressentie à Alger comme une mesure protectionniste parfaitement déplacée.

« À l’heure de la libéralisation du marché européen de l’énergie, nous sommes le seul fournisseur de gaz à subir de telles restrictions », assure-t-on au siège de Sonatrach. La direction du groupe décide alors de saisir la justice espagnole, tandis que les diplomates s’activent. Certains s’inquiètent : fruit du traité d’amitié conclu en 2002, le partenariat stratégique entre les deux pays peut-il être remis en cause par cette affaire ?

la suite après cette publicité

Les choses se compliquent encore quand Sonatrach décide de résilier le contrat de 7 milliards de dollars qui la lie aux groupes espagnols Repsol YPF et Gas Natural, qu’elle accuse de ne pas respecter leurs obligations contractuelles et d’être responsables du report de près de vingt mois de l’entrée en production des gisements de Gassi Touil, dans le Sahara algérien. Elle assigne en outre ses ex-partenaires devant le tribunal international des affaires commerciales, à Genève.
Repsol et Gas Natural crient à la politisation d’une affaire commerciale, mais finissent par faire machine arrière. Miguel Angel Moratinos, le chef de la diplomatie espagnole, ne perd pas une occasion de souligner l’excellence des relations politiques entre les deux pays, reconnaît que le différend est strictement commercial et se prononce pour un règlement amiable. La levée des restrictions imposées à Sonatrach est le signe que Madrid est bien décidé à calmer le jeu avec son « partenaire stratégique ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires