Franco, Boumedienne, Tito et les autres
![](/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/medias/default.png)
Hier, il y avait Franco, Boumedienne, Tito. Aujourd’hui, il y a Déby Itno, Conté, Castro. Autant de chefs d’État qui, en dépit d’une grave maladie, ont continué, ou continuent, d’exercer le pouvoir en entretenant le plus grand mystère sur la nature de leur mal, comme pour empêcher leur succession d’être programmée. C’est le cas, par exemple, d’Idriss Déby Itno : de la maladie de leur président, les Tchadiens savent tout au plus qu’elle affecte son foie. Le cas, aussi, de Fidel Castro, qui, sans doute atteint d’un cancer, a délégué ses pouvoirs à Raúl, son frère, mais continue d’apparaître périodiquement à la télévision cubaine, en survêtement de convalescent ou flanqué de tel de ses pairs latino-américains, comme pour signifier au peuple que, s’il ne gouverne plus, il continue de veiller au grain.
Francesco Franco Bahamonde, lui, eut quelque difficulté à dissimuler le mal qui finit par l’emporter le 20 novembre 1975, après un mois de coma. Depuis 1969, le Caudillo espagnol souffrait de la maladie de Parkinson, qui provoque des tremblements impossibles à occulter.
Lansana Conté est confronté au même problème. En mars 2006, le président guinéen a été évacué par avion vers Genève, où il a été hospitalisé plusieurs jours. Son mal ? Un diabète aigu, qui, certains jours, le contraint à rester alité, et d’autres, le conduit à tenir des propos passablement incohérents.
La maladie du chef de l’État, c’est presque toujours un tabou. Ainsi, en septembre 1978, Houari Boumedienne souffrait de maux de tête si violents qu’il fut contraint de renoncer à recevoir le vice-président du Vietnam, pourtant son ami de longue date. Il se rendit finalement à Moscou, pour se faire soigner. Explication officielle : le président, extrêmement fatigué, avait éprouvé le besoin de prendre du repos. Trois mois plus tard, le 27 décembre, il décédait. Parmi les membres de son entourage qui réussirent à préserver, un temps, le secret de sa maladie figurait son ministre des Affaires étrangères. Un certain Abdelaziz Bouteflika.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- L’État algérien accélère la cadence pour récupérer les biens mal acquis
- Pour la première fois, Mahamadou Issoufou condamne le coup d’État du général Tiani
- Amnesty International demande l’arrêt des expulsions forcées à Abidjan
- Au Niger, Abdourahamane Tiani et la stratégie assumée de l’« anti-France »
- M23 en RDC : cinq questions pour comprendre pourquoi le conflit s’enlise