Ismaël Wagué (CNSP) : « Il n’y a pas eu de coup d’État au Mali »

Non, « l’ordre constitutionnel n’a pas été rompu » au Mali. C’est le leitmotiv des militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui ont pris le pouvoir à Bamako, dont le porte-parole a accordé un entretien à Jeune Afrique.

Le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP, au centre, lors d’un point presse au camp de Kati, le 19 août 2020. © /AP/SIPA

Le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP, au centre, lors d’un point presse au camp de Kati, le 19 août 2020. © /AP/SIPA

Publié le 21 août 2020 Lecture : 6 minutes.

Depuis qu’il est apparu sur les écrans de l’ORTM, dans la nuit du 18 au 19 août,  il est devenu l’un des visages médiatiques de la junte militaire qui a poussé le président Ibrahim Boubacar Keïta à la démission et pris le pouvoir au Mali. Le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), bénéficie d’une solide réputation au sein de l’armée malienne. Et si tous les regards se tournent désormais vers le lieutenant-colonel Assimi Goïta qui, à 37 ans, est devenu le nouvel homme fort de Bamako en prenant la présidence du CNSP, Ismaël Wagué, qui était jusqu’ici chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air, occupe une place centrale dans le dispositif des putschistes.

Mais ne prononcez pas le terme de « coup d’État » devant lui… Jeudi soir, au terme d’une longue journée qui aura notamment vu les chefs d’État de la Cedeao accentuer la pression sur les militaires, l’officier a accordé un entretien à Jeune Afrique. Il assure que « l’ordre constitutionnel n’a pas été rompu » et que l’objectif de la junte est de mettre en place « une vraie démocratie, au service du peuple malien ». Il s’abstient cependant de donner un calendrier précis, tant concernant la remise du pouvoir aux civils que les futures élections.

Jeune Afrique : La Cedeao s’est réunie jeudi 20 août par visioconférence. Elle a demandé un rétablissement de l’ordre constitutionnel et a prononcé des sanctions contre le Mali. Que répondez-vous ?

Ismaël Wagué : Que c’est malheureux, parce que s’il y a des sanctions, elles sont contre le peuple malien, au nom duquel nous sommes là aujourd’hui. L’ordre constitutionnel n’a pas été rompu, même si nous sommes dans une situation d’exception. Nous sommes en train de voir si ces sanctions sont juridiquement valables au regard du droit régional et international.

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