En voie de guérison

Le pays redouble d’efforts pour lutter contre les maladies par la mise en uvre d’un important programme de vaccination.

Publié le 15 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Les statistiques ne sont guère rassurantes. Espérance de vie de 49 ans pour les hommes et de 52 ans pour les femmes, mortalité infantile de 81 pour 1 000 naissances En matière de santé, le Burkina a encore beaucoup de progrès à faire. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le pays ne compte que 789 médecins (soit 1 médecin pour 16 480 habitants), 5 518 infirmières et 58 dentistes. Les choses tendent toutefois à s’améliorer. Bon an, mal an.
Au cours des années 1980, l’OMS avait, à la suite de la conférence tenue en 1978 à Alma-Ata (Kazakhstan), recommandé à tous les États la mise en place d’une couverture en soins de santé primaire à un coût abordable. Au Burkina, cette volonté s’est traduite par la création, dans les villages, de postes de santé primaire (PSP) dont le personnel était composé d’une accoucheuse et d’un agent de santé qualifié. L’offre étant très limitée, les PSP n’ont jamais pu répondre aux besoins de la population et ont dû fermer leurs portes. Seule la prise en charge des soins primaires par les communautés sera conservée.
Depuis l’accession au pouvoir de Blaise Compaoré, le système de santé burkinabè s’articule sur trois niveaux. Le premier, celui du district sanitaire, comprend un centre de santé et de promotion sociale, structure sanitaire de base, et un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA). Vient ensuite le centre hospitalier régional (CHR), qui intervient en référence et en recours au CMA, et, le niveau le plus élevé en termes de qualité de soins, le centre hospitalier universitaire (CHU). Outre ces structures publiques, le pays dispose d’un secteur privé, encore inaccessible à la population pauvre.
Pour faire face à une offre encore trop faible, les autorités ont adopté, en 2001, un Plan national de développement sanitaire (PNDS). Objectifs : accroître la couverture sanitaire, améliorer la qualité des services, développer les ressources humaines et lutter contre les fléaux touchant le pays (méningite, tuberculose, paludisme, sida, etc.). Les résultats sont probants, grâce, notamment, à l’augmentation des dépenses destinées à la santé. De 4,5 % du PIB en 1996, elles sont passées à 6 % en 2005. Par ailleurs, le Programme élargi de vaccination a permis d’immuniser plus de 99 % des enfants contre la tuberculose (BCG), le tétanos et la diphtérie, 94 % contre la polio et 88 % contre la fièvre jaune. Seulement 50 % des enfants avaient été vaccinés contre ces maladies à la fin des années 1980, entre 70 % et 80 % au début des années 2000. Les cas de rougeole ont, eux aussi, considérablement diminué grâce à la généralisation de la vaccination, passant de 28 300 cas recensés en 1987, à 6 000 en 2000 et à 125 en 2006. Le pays semble également avoir réussi à vaincre la poliomyélite : entre 2000 et 2005, seuls 20 cas ont été recensés. Enfin, l’épidémie de sida a pu être contenue à un niveau assez bas :4,2 % de la population adulte, après avoir atteint un pic de 6,5 % en 2002. Un net recul dû à une politique de prévention volontariste, et à la mise en place d’une structure d’accès aux médicaments très efficace, gérée par la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (Cameg). Le paludisme, première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans (20 % des décès), reste le principal fléau dans le pays. Seuls un meilleur accès aux soins et l’utilisation de moustiquaires imprégnées permettront d’éradiquer la maladie. D’où la nécessité de sensibiliser les familles à ces questions. Mieux vaut prévenir que guérir.

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