Bush, Carter et la torture
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Pas de tabou pour Jimmy Carter ! Dans une interview télévisée diffusée le mercredi 10 octobre par CNN, l’ancien président démocrate (1976-1979) a reconnu sans ambages que, oui, les États-Unis pratiquent la torture. Cinq jours auparavant, l’hôte actuel de la Maison Blanche avait soutenu le contraire. En réponse à ?un article du New York Times révélant l’existence de documents du ministère de la Justice qui autorisent l’utilisation de « techniques d’interrogatoires brutales » telles que « gifles, simulacres de noyade ou expositions à des températures extrêmes », George W. Bush avait froidement déclaré que « ce gouvernement ne torture pas les gens » et qu’il « respecte la loi américaine et ses obligations internationales ».
Interrogé par Wolf Blitzer, sur CNN, Carter a répondu : « Ce n’est pas une déclaration pertinente si l’on se réfère aux normes internationales qui ont toujours prévalu en matière de torture, surtout depuis la promulgation de la déclaration universelle des droits de l’homme, il y a soixante ans. Bien entendu, chacun est libre d’avoir sa propre définition des droits de l’homme, et de dire : nous ne les violons pas. »
« Pensez-vous que l’administration Bush utilise la torture , a insisté notre confrère.
– Je ne le pense pas, je le sais de manière certaine.
– Donc, le président ment ?
– Le président donne une interprétation personnelle de ce que nous avons fait et autorisé en matière de torture de prisonniers, oui. »
En décembre 2006, lors de la campagne de promotion de son livre Palestine : Peace Not Apartheid, Carter avait déjà suscité une véhémente polémique. Ce qui n’étonnera personne à en juger par cette déclaration de l’époque : « Quand Israël occupe une grande partie de la Cisjordanie, relie par des routes quelque deux cents colonies, mais interdit aux Palestiniens de les utiliser ou même, souvent, de les traverser, ce sont des formes de ségrégation ou d’apartheid pires que ce qu’on a jadis connu en Afrique du Sud. »
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