Thé ou café ?

Les plantations industrielles misent sur la qualité pour conquérir de nouveaux marchés.

Publié le 15 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Faute de choix, les deux cultures de rente du pays restent incontournables. Et pour longtemps encore. En 2002, le thé et le café ont rapporté 19 milliards de FRW (32 millions d’euros) dans les caisses de l’État, soit 46 % des recettes d’exportation. En comptant les plantations et les unités de transformation, les deux filières procurent un emploi à près de 500 000 villageois. On comprend qu’elles bénéficient d’une attention soutenue. Le gouvernement les a identifiées comme des « pôles de croissance rapides » pour l’économie et veille à relancer l’activité désorganisée par les événements politiques, mais aussi climatiques, qui ont bouleversé le pays au cours de la dernière décennie. Même si les filières se redressent aujourd’hui, après avoir touché le fond durant les campagnes de 1994 et 1995, c’est toute leur organisation qui doit être revue. Avec pour objectif d’accroître la productivité et d’améliorer la qualité des récoltes.
Après avoir détrôné l’arabica, le thé est désormais la première culture de rente du pays. En 2001, année record en raison d’une bonne pluviosité, le Rwanda a récolté près de 18 000 tonnes de thé sec et ambitionne d’en produire 36 000 tonnes d’ici à 2010. Pour atteindre ce résultat, l’État a commencé à privatiser ses installations, aujourd’hui obsolètes. Sur les dix unités de production existantes, deux ont fait l’objet d’un appel d’offres début 2003 ; cette procédure devrait aboutir dans les prochaines semaines. Quatre autres usines vont suivre dès le début de l’année 2004. « Ce processus doit favoriser la remise en état de l’appareil de production et, surtout, augmenter ses capacités aujourd’hui insuffisantes », estime Agnès Kayijire, directrice générale de l’Office des cultures industrielles du Rwanda pour le thé (OCIR-Thé), organisme public qui gère la filière. Pour accompagner le mouvement, l’OCIR-Thé va s’occuper, avec le soutien des bailleurs de fonds, de l’extension des plantations existantes, la superficie actuelle de 12 500 hectares devant être portée prochainement à 17 000 ha. L’Office va également regarnir les plantations endommagées. Concernant le renforcement de la qualité, celui-ci passe par l’amélioration des techniques de cueillette pour que la feuille arrive dans le meilleur état possible à l’usine. Le gouvernement souhaite enfin diversifier la production avec de nouvelles variétés et augmenter les retombées financières par une meilleure valorisation de la production. Celle-ci passe par la confection de mélanges et de thés parfumés, emballés avec soin avant exportation.
Pour le café, la problématique est comparable, mais les moyens employés diffèrent. La filière a été libéralisée en 1998, et, plus que la quantité, c’est davantage la qualité du grain qui doit être améliorée. « Le Rwanda est un petit producteur, explique Léon Haguma, directeur commercial de l’OCIR-Café. Pour conquérir les marchés détenus par les produits brésiliens et colombiens, nous devons proposer un café haut de gamme. » Pour conjurer la baisse des cours, certains ont investi dans des équipements permettant une meilleure rémunération des récoltes : les usines équipées de stations de lavage ont vu leur prix de vente multiplié par trois. Dans le même temps, près de 25 % des vergers existants vont bénéficier de ce programme de régénération qui nécessitera un investissement de 1,5 milliard de FRW. Une véritable cure de jouvence pour la filière.

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