L’hypertension artérielle

Publié le 15 septembre 2003 Lecture : 3 minutes.

La pression artérielle (PA) est entretenue par le coeur. À chaque contraction, celui-ci propulse le sang sous une pression dite maximale ou systolique (PS). Entre deux contractions du muscle cardiaque, la PA redescend jusqu’à une pression dite minimale ou diastolique (PD). La différence entre les deux est la pression pulsée (PP), dont l’importance est connue depuis peu. Les chiffres à ne pas dépasser, exprimés en mmHG, sont de 140 pour la PS, et même 120 pour certains, de 85 pour la PD et de 60 pour la PP. La situation est sérieuse à partir de PS 160 ou PD 95. Si des doutes existent quant aux résultats, il convient d’effectuer une mesure ambulatoire de la PA, sur une durée de vingt-quatre heures, ou de la contrôler soi-même à domicile (grâce à des appareils d’automesure). Au total, environ 15 % des populations sont hypertendues.

Quels sont les signes d’élévation de la PA ? Très souvent le sujet ne ressent curieusement rien : l’hypertension (HT) est d’ailleurs qualifiée de « tueur silencieux ». En raison de cette « discrétion », la PA doit être systématiquement mesurée tous les dix ans jusqu’à 30 ans, tous les cinq ans ensuite, et beaucoup plus souvent si les chiffres sont élevés. Chez d’autres personnes, l’HT se traduit par des céphalées, localisées à l’arrière de la tête, le matin au réveil. Ou encore par des bourdonnements d’oreille, des vertiges et des troubles de la vue.

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Pour d’autres, l’HT se révèle d’emblée par une complication grave, voire mortelle, au niveau d’un organe qui supporte mal cette PA élevée : le cerveau (paralysie brutale par « accident vasculaire »), le rein (insuffisance d’élimination), le coeur (infarctus du myocarde) ou l’oeil (hémorragie). Toute prise en charge de l’HT nécessite au préalable des examens simples explorant ces organes.

Que faire en cas d’HT ? Avant tout adapter son régime alimentaire : très peu de sel (ne pas en ajouter dans les préparations culinaires), peu de graisses (sauf poisson gras), pas d’alcool (excepté un verre de vin rouge aux repas de midi et du soir), beaucoup de légumes et de fruits. Mais aussi marcher au moins trente minutes chaque jour, et maigrir si le poids est excessif. Si ces mesures indispensables ne ramènent pas la PA à la normale, il faut alors prendre des médicaments, très efficaces si le traitement est suivi sans interruption. Parmi eux, les dernières recommandations internationales préconisent en premier lieu les diurétiques. Par chance, ils sont très peu chers. S’ils se révèlent insuffisants, on les associe à un autre traitement, tous deux à faible dose. Parfois, trois médicaments sont nécessaires.

À quoi est due l’HT ? Dans moins de 5 % des cas, une cause précise est reconnue (rénale, hormonale ou médicamenteuse) et nécessite un traitement spécifique. Le vrai problème sont les 95 % d’HT « essentielle » dans laquelle interviennent plusieurs facteurs : rigidité artérielle (athérosclérose, excès de cholestérol), diabète (à traiter avec rigueur), consommation excessive de sel, tabagisme, alcoolisme…
Les cas génétiques d’HT sont assez fréquents. Des anomalies chromosomiques ont en effet été observées. Jusqu’ici, aucune ne s’est révélée déterminante à elle seule. Les recherches se poursuivent activement en ce domaine.

Les populations originaires d’Afrique subsaharienne apparaissent particulièrement sensibles à l’HT. Les chiffres sont souvent élevés, et les complications, surtout cérébrales et rénales, graves. Un traitement actif est indispensable. Hélas ! la situation socio-économique ne permet pas toujours aux malades d’avoir accès à tous les médicaments. D’où la nécessité absolue de suivre strictement les règles de vie et d’alimentation. Et aussi, pour les médecins, l’obligation de prescrire seulement les médicaments que le malade peut acheter.

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