Le martyre des enfants-soldats

Publié le 15 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Selon un rapport d’Amnesty International publié le 9 septembre, toutes les parties engagées dans la guerre civile en RDC utilisent des enfants. Sont épinglés le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), dont le chef, Jean-Pierre Bemba, est aujourd’hui vice-président du pays, toutes les branches du Rassemblement congolais pour la démocratie : RCD-Goma, dirigé par Azarias Ruberwa, vice-président lui aussi, RCD-ML, de Mbusa Nyamwisi, et RCD-National, de Roger Lumbala.
Les Hémas et les Lendus, qui s’affrontent actuellement en Ituri, et les Maï-Maï ont les mêmes pratiques. Les armées rebelles étrangères sont aussi mises à l’index, les Interahamwes et les ex-FAR (Forces armées rwandaises), c’est-à-dire les Hutus rwandais, présents dans les maquis de l’est de la RDC, ainsi que les Burundais du Palipehutu-FNL (Parti pour la libération du peuple hutu-Forces nationales de libération) et le CNDD-FDD (Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie). Selon des observateurs, les armées sont parfois composées à plus de 50 % d’enfants.

Déserteurs ou démobilisés, des enfants ont raconté à Amnesty leurs conditions de vie, si mauvaises qu’elles causent souvent la mort des plus faibles. La plupart d’entre eux ont été kidnappés dans leur village ou sur la route. Certains ont été contraints d’exécuter leur famille pour avoir la vie sauve. Les garçons, drogués ou saoulés de force, sont envoyés au combat en éclaireurs, servant ainsi de boucliers humains. Filles et garçons deviennent des bêtes de somme, portent le ravitaillement, l’eau, les munitions ou font la cuisine. Les filles sont esclaves sexuelles d’un ou de plusieurs adultes et régulièrement violées. Plusieurs jeunes ont avoué avoir été forcés à des actes de cannibalisme et de nécrophilie.
Amnesty conclut son texte par la liste des mesures prises par la communauté internationale et par la RDC pour lutter contre ce fléau. Il ressort que la démobilisation n’en est encore qu’au stade d’opération-vitrine. Kinshasa est appelé à faire cesser le recrutement en mettant fin à l’impunité dont bénéficient les chefs de guerre. Ce sera l’une des tâches du Tribunal pénal international (TPI) que de les juger. Seul « hic », deux des vice-présidents sont directement concernés.

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