La rentrée des classes
Publié le 15 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.
Regardons bien cette image, car elle recouvre le premier, le plus angoissant problème de l’Afrique. C’est une image qui va droit au coeur. Une petite fille studieuse… Nous inscrivons là-dessous une légende familière : la rentrée des classes.
À vrai dire, pour l’Afrique, la rentrée des classes n’est qu’un moment de la saison où l’on apprend, car le besoin est immense et c’est tous les jours que l’Afrique veut apprendre, c’est tous les jours qu’elle entre en classe. Mais il est aussi permis de voir un double symbole dans la scène attendrissante de ce petit rendez-vous scolaire. Il y a là, en effet, le symbole d’une Afrique majeure, délivrée des crises de croissance, avide de connaître à n’en plus finir, plus que jamais pénétrée des vertus du dialogue.
Que représente l’école pour le paysan africain, pour l’ouvrier des villes, pour le père de famille ? Elle représente la maison du passage à la vie moderne. Une maison, c’est-à-dire un bâtiment et un maître. Ces deux termes résument tout le problème. D’un bout à l’autre du continent, on ressent, à un point dramatique, l’insuffisance des bâtiments scolaires et des instituteurs. Il est évident que ce n’est pas seulement le droit à l’instruction de chaque enfant qui doit être garanti. Les adultes eux aussi doivent bénéficier des bienfaits de l’éducation.
Dans l’ensemble, on peut constater avec un certain réconfort que chaque État africain, à des degrés divers, a pris conscience de la nécessité de définir et d’organiser un processus d’éducation rapide de tous ses habitants. Nous ne sommes, pour l’instant, qu’au début de l’entreprise. Et l’on peut tout craindre des obstacles qui encombrent le chemin : inertie administrative, carence financière, incompétence de certains dirigeants, priorité donnée à l’action spectaculaire sur le travail en profondeur. Mais toute pression prolongée suscite un résultat. Et la pression existe. Elle augmente. Elle s’amplifie. Chaque Africain, par-delà toutes les routines et les lenteurs gouvernementales, s’avance vers ce savoir qui n’est plus un mirage mais un lendemain.
